GénéInfos

Les bourreaux aussi ont leur généalogie...

Alors que l'on célèbre aujourd'hui un anniversaire plutôt triste, les 30 ans de l'exécution du dernier condamné à mort, le 10 septembre 1977 à Marseille, des généalogistes s'intéressent eux, à l'envers du couperet, si l'on peut parler ainsi...

On connaissait les travaux de l'infatigable Michel Desmorets, descendant de bourreaux et auteur de l'inoubliable "dictionnaire historique et anecdotique des bourreaux", par ailleurs informaticien bien connu avec son logiciel Filiatus (bien pratique pour dérouler les filiations de toute personne, bourreau ou non !).

Voici maintenant un nouveau forum dédié lui aussi à cette étrange profession autrefois honnie : le forum des bourreaux de France. Sans aucune sympathie pour le billot ni pour la guillotine, son créateur et modérateur Nicolas Ghersi (lui aussi descendant de bourreaux) est un spécialiste de la criminalité médiévale et considère que "c'est un objet de recherche passionnant tant pour les anthropologues que pour les généalogistes". Ses espoirs sont clairement énoncés : avec seulement 6.000 personnes identifiées, la base des bourreaux français n'est encore qu'ébauchée, comparée à la base allemande qui recense 56.000 personnes, toutes parentes des exécuteurs des hautes oeuvres...

Je profite de cette note pour relayer l'appel très sérieux de Nicolas Ghersi (c'est ici pour lui écrire un mail), médiéviste, doctorant, chercheur au CNRS, généanaute et professeur-agrégé. Il envisage d'établir -à des fins non commerciales- une prosopographie des bourreaux de France, c'est-à-dire pour chacun des individus cités une fiche d'identité fiable, avec BMS, filiation, parrains/marraines, témoins, enfants, cette fiche étant complétée par des archives notariées, fiscales, judiciaires, etc.

(Merci au blog Haleyeah pour l'image de l'affreux instrument de torture).

La déferlante des arbres communautaires en ligne !

Familledavant, Geni, Genoom, Zoof... En quelques semaines, c'est une puissante déferlante d'arbres en ligne qui s'est abattue sur la généalogie ! Ce qui est drôle, c'est quand une idée est dans l'air du temps, elle est reprise par plusieurs en même temps, chacun améliorant ce que fait l'autre dans un esprit de concurrence très amusant à observer... de loin.

La généalogie toujours plus simple, c'est donc possible avec ces nouveaux arbres en ligne communautaires, destinés avant tout aux grands débutants en généalogie, car leurs fonctionnalités sont très réduites. Pas un seul ne permet à l'heure où j'écris ces lignes d'importer par exemple un fichier gedcom, donc toute une généalogie d'un seul coup. Il faut saisir patiemment les données ancêtre par ancêtre. Mais est-ce vraiment le but de ces nouveaux sites ?

Destinés avant tout à attirer le très grand public autour de cette idée du rassemblement familial et amical (le fameux réseau social ou social group), ils n'ont sans doute pas vocation à remonter très loin dans le temps, mais plutôt à étendre leurs ramifications très largement dans l'espace. Interrogé en mars lors du lancement officiel de Zoof, ce site néerlandais (avec une interface française), son fondateur Jean-Paul Busker expliquait qu'il était fasciné par la théorie des six degrés de séparation. Selon cette croyance, tous les hommes et femmes se connaissent par l'intermédiaire d'un maximum de six personnes. Par exemple, mon oncle connaît par l'intermédiaire de la directrice de la colonie de vacances de sa fille, le fils d'une femme dont le frère est un acteur très célèbre. Avec ce genre de lien, nous connaissons la terre entière, stars, rois et présidents !

S'agit-il d'une mode éphémère, d'un léger glissement ou d'une réelle tendance ? L'avenir dira si la nouvelle généalogie parvient à s'installer solidement dans le paysage généalogique ou si elle devient une simple composante du "social group".

Les registres paroissiaux de Saint-Cloud sur le Web

A la mi-septembre, la ville de Saint-Cloud met en ligne ses registres paroissiaux (1700-1792). La cité des Hauts-de-Seine rejoint ainsi le cercle de plus en plus grand des archives municipales consultables de chez soi.  Nous pouvons également citer les projets similaires de Lorient (56) et d'Avignon (84). FranceGenWeb recense les différentes initiatives sur son site Internet.

A cette occasion, la médiathèque (chargée de la mission archivistique) organise une conférence, "faire sa généalogie sur Internet ?", assurée par Jean-Pierre Brunterc'h, conservateur en chef du Patrimoine, responsable de la section ancienne des Archives nationales. Le rendez-vous est fixé au samedi 15 septembre 2007, deux jours avant la mise en ligne, à 17 h 30 à la médiathèque, 60 rue Gounod, Jardin des Avelines. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Pour contacter la médiathèque par e-mail, cliquez ici.

SOS généalogie : un pro au bout de la ligne

Besoin d'un conseil, bloqué dans une recherche ou simplement en quête d'un peu de méthode ? Depuis le 1er septembre, le service par téléphone "SOS Généalogie" est destiné à répondre à toutes les questions soulevées par une recherche d'ancêtres. Cette initiative originale a un coût, payé par l'appelant sur le principe d'un numéro surtaxé (1). Au bout du téléphone, cinq généalogistes professionnels (2) se relaient 6 jours sur 7 pour tenir cette hot-line très particulière.

Le pari est de tenter de résoudre un problème ou un blocage, dans le temps imparti par une conversation téléphonique. Le constat est là : tout généalogiste perd un jour le fil, noyé sous le flot des informations recueillies au cours de ses recherches menées sur place, par Internet ou glanées auprès de membres de sa famille. SOS Généalogie, par l'écoute attentive d'un professionnel, doit permettre dans bien des cas de relancer la composition de l'arbre généalogique en suivant ses conseils concrets.

En filigrane, le numéro SOS démystifie le recours au généalogiste professionnel. Pour un coût raisonnable (par exemple, vingt minutes de conversation reviennent à 6,80 €), un généalogiste amateur peut utiliser cette nouvelle carte mise à sa disposition.

(1) 0892.701.381 (0,34 € la minute). Le service est ouvert du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h.

(2) L'idée a été lancée par Stéphane Cosson (voir son interview sur GeneaDeb) avec Frédéric Deleuze, Christophe Fournier, Patrick Gossein et Jérôme Malhache, tous membres de la Chambre des Généalogistes Professionnels.

La généalogie entre en classe

Le virus généalogique peut s'attrapper dès le plus jeune âge. La Classe, mensuel des enseignants en école primaire, publie en cette rentrée une fiche pratique (pages 69 à 72) pour réaliser un arbre généalogique avec les enfants de CP ou CE1. Son auteur, Claudine Sablé, souligne que cette activité "contitue un support idéal pour visualiser la composition d'une famille et les relations qu'entretiennent ses différents membres".

Avant d'attaquer la construction de l'arbre lui-même, une démarche préalable est conseillée pour identifier la nature, de plus en plus variée, de la cellule familiale et appréhender la notion de "génération". Claudine Sablé insiste sur l'implication des parents dans ce projet pour, bien sûr collecter le matériel et les photos nécessaires, mais également apporter leur contribution en répondant à un court questionnaire. Les enfants pourront ensuite élaborer leur arbre (selon la technique préconisée étape par étape par l'auteur), à l'image de celui présenté en bonus sur le site Web du magazine.

Grande spécialiste de la question, Evelyne Duret anime un atelier depuis plusieurs années, en lien avec les associations membres de la Fédération française de Généalogie. Récemment, cette enseignante s'est inspiré de son expérience pour "Guider les enfants sur la piste de leurs ancêtres", titre de l'ouvrage publié aux éditions Autrement, comme elle avait déjà pu le faire dans un récent numéro de La Revue française de Généalogie.

Les instituteurs et professeurs des écoles ont donc toutes les cartes en main pour accompagner les enfants dans leur histoire familiale.

L'histoire de la police sur France 5

Que fait la police... depuis Louis XIV ? France 5 revient sur l'histoire de cette institution chargée du maintien de l'ordre public, à travers une série documentaire en quatre volets, d'une durée d'une heure chacun.

Le premier épisode, diffusé ce lundi 3 septembre à 21 h 30, débute avec la séparation des fonctions de police et de justice et la création de la Lieutenance générale de police. Il se poursuit sous la Révolution, période où sont définies les missions et le profil de la "force publique".

Rendez-vous même jour et même horaire la semaine suivante pour comprendre l'évolution de la police, de Napoléon aux années 1930, que la chaîne publique nous présente ainsi.

Cet épisode rend compte de la conception napoléonienne de la police : les origines d'un instrument à trois claviers (Gendarmerie, Ministère de la police et Préfecture de police) et l'usage raisonné de leur concurrence et des rivalités qui les opposent... De Balzac à Victor Hugo : la naissance d'une police et de policiers mythiques (Colin, Javert...) alors même que de Belleymes crée les premiers sergents de ville en uniforme et que Gisquet renvoie Vidocq et décide de faire la police avec des gens honnêtes (véritable révolution culturelle qui soulève une grande incrédulité)... Le premier régime républicain de longue durée a bel et bien inventé de toutes pièces une police républicaine. La période 1880-1939 est marquée par une acculturation réciproque entre police et république.

Les deux derniers volets seront diffusés les lundis 17 et 24 septembre (rediffusion le dimanche suivant très tôt, vers 6 h). L'ensemble du documentaire est, dès à présent, téléchargeable en vidéo à la demande. Enfin, pour prolonger cette immersion historique, une fiche est disponible sur l'encyclopédie coopérative Wikipédia.