Certains se battent pour lever le voile de l’anonymat, d’autres préfèrent rester dans le mystère. Les enfants nés grâce à une insémination artificielle réagissent différemment au fait qu’un tiers, anonyme, soit intervenu dans leur conception.
France 5 leur donne la parole, ainsi qu’à leurs proches, dans un documentaire intitulé "Quel père, quel fils ?", diffusé ce mardi 20 novembre 2007 à 20h40. Pour ceux qui manqueraient ce rendez-vous, le reportage est multi-diffusé et visible gratuitement sur le site-maison de vidéo à la demande à partir du 4 décembre 2007 à 17h24 (précises).
Colas, 26 ans, ne cherche pas à connaître l'identité de son géniteur : "L’idée de rechercher mes origines génétiques n’est pas quelque chose qui me préoccupe. Ça ne me paraît ni une possibilité de pallier les problèmes existentiels que je pourrais avoir, ni une démarche enrichissante."
Un avis que ne partage pas Arthur, 24 ans : "On part dans la vie avec un vide qui ne se voit, ne se comprend pas, dont on ne peut pas parler. Un vide qui empêche de se construire. On peut dépenser une énergie folle à essayer de le combler. J’ai envie d’être père, mais je n’ai pas envie de transmettre cette part d’anonymat qui m’a été insupportable à mes enfants." Porte-parole de l'association Procréation médicalement anonyme (PMA), ce jeune homme a déjà témoigné de son combat, sous le pseudonme d'Arthur Kermalvezen, sur France Culture, France 5 et dans Le Parisien.
Dans l'édition du quotidien francilien datée du 22 août 2006 (disponible en version payante), le professeur Georges David, fondateur des banques du sperme, exhortait à la prudence :"Si on lève l’anonymat, il faut pouvoir révéler une vérité intangible sur le géniteur, par un test ADN à la naissance. On aura parfois des surprises : le géniteur ne sera pas le donneur mais le père de l’enfant dont l’infertilité n’était en fait pas totale… ou l’amant de la mère. On sait que ces situations existent, et elles sont explosives."
Ils sont 1.500 à naître chaque année, suite à un don anonyme de sperme, et plus de 50.000 à avoir ainsi été conçu en France depuis la création des banques du sperme en 1973. L'anonymat a déjà été levé en Suède, en Norvège, aux Pays-Bas, en Islande et en Angleterre. La proposition de loi, déposée en juin 2006 par la députée Valérie Précesse (UMP), visant la levée de l'anonymat en France, est restée dans les tiroirs de l'Assemblée nationale.
(c) France 5 / No-mad prod
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