Jacques Attali, en proposant de supprimer les départements (décision 260 du rapport de la Commission de la libération de la croissance française), provoque un tollé général, tant les Français leur semblent attachés. Pourtant, ils n’ont que deux siècles d’ancienneté. C’est peu, diront les uns. C’est trop, répondront les autres. Beaucoup trop, à une époque où tout change de plus en plus vite. Pour mieux en juger, je pense utile de se remémorer les considérations qui ont présidé à leur naissance, avec Jacques Guillaume Thouret comme accoucheur (découvrez sa généalogie dans le n° 174 de La Revue française de Génalogie).
Il y a eu, d’un côté, la volonté de balayer les lourds et surtout multiples découpages administratifs d’Ancien Régime, de les simplifier et surtout de définir des circonscriptions homogènes et faciles à administrer. Cela, même si leur découpage a souvent été l’occasion de cuisines politiques et de luttes d’influences, aboutissant à des résultats parfois douteux.
La grande idée avait été celle de circonscriptions homogènes, avec le souci, au plan pratique, de garantir à chaque maire de pouvoir faire un aller-retour à la préfecture en 48 heures, à la sous-préfecture en 24 heures. Aller-retour à cheval, s’entend.
Dès lors, la question ne doit-elle pas être posée autrement, en considérant que les moyens modernes permettent désormais sans problème l’aller-retour en un jour à la préfecture de région, et que l’arsenal basique téléphone/fax/mail assure la communication instantanée.
Sans prendre parti, je pense que ces éléments doivent être rappelés. Comme il doit être noté que la liste des préfectures et des sous-préfectures ne s’apprend plus à l’école. Y compris celle des départements, que quasiment plus aucun jeune ne connaît. N’est-ce pas là justement un signe à méditer ?
Alors, qu’en pensez-vous et qu’accepteriez-vous ? Une suppression pure et simple ? Ou un maintien du département à un échelon minimum, pour le côté affectif et identitaire, la préfecture devenant alors un relais, semblable à la sous-préfecture d’antan, avec quelques administrations, dont bien sûr les Archives départementales, très prisées par les généalogistes ?
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