Depuis plusieurs semaines, le pouvoir d'achat des Français revient en boucle : après avoir fait les belles heures de la campagne présidentielle, ce sujet s'inscrit au coeur de la campagne des élections municipales.
Mais que dire du pouvoir d'achat de nos ancêtres ? Sinon que, dans ce que l'on nomme la "société traditionnelle" (autrement dit l'ancien monde rural), cette notion elle-même n'existait pas, ne serait-ce que parce que l'on n’achetait rien. On sait que l'on vivait en parfaite autarcie, produisant tout sur place : légumes, viandes – rares -, vêtements – souvent tissés en chanvre, chacun ayant sa chènevière… On ajoutera que bien des choses qui pourraient être qualifiées d'objets de consommation étaient inusables, comme justement les chemises de chanvre, et que tout y était, de toutes les façons, usé "jusqu’à la corde".
En fait, rien de ce qu'un ménage d’aujourd'hui achète quotidiennement ou couramment – eau minérale, alimentation, essence, livres, CD, électroménager… - n’était acheté par nos ancêtres. Les quelques objets qui manquaient pouvaient être achetés dans les foires ou auprès des colporteurs, passant de ferme en ferme. Mais ils feraient aujourd'hui partie de ce que l’on nomme des "objets de luxe" (peignes, mouchoirs, tabac, bijoux…).
Voilà pourquoi il n’était guère que le pain que l'on devait se procurer à l’extérieur, sachant que beaucoup de villageois et de fermes, pour disposer d'un four, le fabriquaient eux-mêmes… Le pouvoir d’achat était donc à l’origine une notion urbaine.
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