Réputé pour son mutisme, le Service historique de la Défense a été le théâtre, la semaine dernière, d'un événement assez inhabituel dans le monde des archives. Lundi 31 mars, le département des Publics et de la Valorisation a organisé une rencontre avec des lecteurs, pour débattre de "l'amélioration de l'accueil du public". Vaste sujet ! Une cinquantaine d’usagers a répondu positivement à l'invitation. Les généalogistes (53% des lecteurs) étaient représentés dans leur diversité.
La projection d’un diagramme a posé le problème : dans l’enceinte du château de Vincennes, les lieux de stockage, de traitement et de consultation des archives sont répartis aux quatre coins du fort. Une situation répondant davantage au hasard et aux besoins successifs, à l'urgence gérée tant bien que mal aux différents moments. Sur le tableau, des flèches, symbolisant les flux, s’entrecroisent ; la mission de communication se situe à mi-chemin entre le parcours du combattant et un jeu d’Intervilles. Ces contraintes ne sont pourtant pas nouvelles, mais le service unifiant les différents départements, lui, est nouveau (2005) et la façon d’envisager les charges est donc nouvelle elle aussi.
De leur côté, les lecteurs supportent le poids d’autres contraintes. La première critique a porté sur l’accueil téléphonique du département de l’armée de Terre (DAT). Sachant que la réservation préalable d’une place et de documents est obligatoire, on peut s’étonner que le SHD n’ait pas pris acte de la surcharge d’appels et ne se soit pas encore doté d’un standard. D’ailleurs, la plupart des questions et des suggestions ont porté sur le DAT. Est-ce parce que ce département rencontre plus de problèmes que les autres ou plutôt parce qu’il draine la part de public la plus importante (à lui seul il a géré 67% des communications de documents en 2007) ?
De ces échanges, on retiendra deux points : les attentes en matière d’horaires d’ouverture ont déjà été entendues, avec l'ouverture du DAT le lundi (due au retour des questionnaires Charte Marianne) ; l’accès à la plupart des instruments de recherche en ligne est un objectif commun aux lecteurs et au SHD (avec toutes les réserves d’usage en matière de contraintes techniques et budgétaires).
Rappelons au passage les ressources qu’offre le site Internet. On y trouve dès maintenant l’état général des fonds du DAT et même certains inventaires (la sous-série 1M, la série N au complet, ou encore une partie de la sous-série 1H).
Enfin, sans calendrier, mais vraisemblablement pour l’année prochaine, l’ouverture d’une nouvelle salle de lecture de 72 places est confirmée.
Cette rencontre est une heureuse initiative. On souhaite qu’elle ait des suites. Et on aimerait qu’elle donne des idées à d’autres services d’archives.
Témoignage de Jérôme Malhache, généalogiste professionnel.
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