Les éditions Alan Sutton continuent d’éditer des ouvrages sur la Première Guerre Mondiale, seuls témoignages de cette période puisqu’il ne reste plus aucun "Poilus" français ou "casque à pointe" allemand. Aussi, Philippe Régier a voulu nous faire partager la très belle collection de plaques de verre (130 pièces) que détient sa famille. Vision saisissante d’un autre temps !
Après une description de ce type de photographies, les plaques s’égrènent tout au long de l’ouvrage. Le classement chronologique (de 1915 à 1919) permet de se plonger petit à petit dans l’enfer des tranchées. Les photographies, dont les couleurs sont conservés, nous plongent dans un univers de boue, de sang et de terres apocalyptiques : paysages, ruines, soldats morts…. Mais, ce qui marque le plus, c’est la simplicité et le regard de ces hommes et femmes dans un contexte extraordinaire (pas si lointain). Un certain malaise s’installe car nous avons l’impression de contempler des clichés de la vie quotidienne de l’époque (repas, toilette par exemple). Et l’on se rend compte que justement la vie était ainsi pour nos grands-parents ou arrière-grands-parents pendant cinq ans. La vie est faite d’oubli que l’histoire, de temps en temps, malheureusement, vient nous rappeler. Pour étayer ses plaques, l’auteur rend hommage également à deux de ses aïeux ayant combattu à Verdun, en relatant leur carrière durant ce conflit, l’un colonel, l’autre sergent-major.
Au final un très bel ouvrage avec des photographies inédites qui, nous espérons, donnera l’envie à d’autres personnes de partager leurs archives privées (photographies, carnets de guerre, correspondance). Certes, il n’y a plus de "Poilu", mais il ne faudrait ne jamais oublier cette guerre, appelée en son temps "la der des der". Et nous savons ce qu’il est advenu.
La Grande Guerre. Les plaques de verre témoignent, Philippe Régnier, éditions Alan Sutton, 2008, 128 pages, 24 €.
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