Quel rapport entre les animaux et les noms de lieux ? Stéphane Gendron, membre à la fois de la Société française d’onomastique et du groupe d’experts aux Nations unies pour les noms géographiques, a déjà écrit une série d'ouvrages sur le sujet : "Les noms de lieux en France. Essai de toponymie", "La toponymie des voies romaines et médiévales. Les mots des routes anciennes". Ici, il nous une contribution, fort intéressante, à l’étude des relations que les hommes ont entretenues avec le règne animal, sous l’angle de la toponymie.
Les noms de lieux évoquant la présence d’animaux sauvages ou domestiques sont innombrables et d’une grande diversité, tout comme la diversité des espèces représentées. L’importance de cette faune toponymique montre à quel point les animaux ont joué un rôle central dans la vie quotidienne des populations qui nous ont précédés. Au-delà de leur fonction économique, on constate qu’ils ont profondément nourri l’imaginaire des hommes. Les animaux ont littéralement envahi le domaine des représentations, des images parlantes ou symboliques que sont les enseignes d’auberges et les blasons des villes.
Stéphane Gendron pose une série de questions : dans quelle mesure les animaux qui entrent dans la formation des toponymes sont-ils vraiment des animaux ? Quelle est la nature de cette présence ? Sa thèse est que les animaux qui ont servi à former des noms de lieux ont été fréquemment le support de désignations analogiques ou métaphoriques et que la frontière entre ces deux aspects n’est pas strictement délimitée.
Dans une première partie, il évoque la présence des animaux dans la toponymie (désignations géographiques, noms composés, animaux en images, animaux et noms de personnes). Puis dans une deuxième partie, il met en place une classification (animaux sauvages, familiers, d’élevage, exotiques et imaginaires). Au final, un ouvrage érudit mais à la lecture claire et enrichissante.
"Animaux et noms de lieux", Stéphane Gendron, éditions Errance, mars 2010, 30 €.
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