Le titre du communiqué est plutôt encourageant : 61 % des Français font des recherches sur leur histoire familiale. Le sondage, commandé par Genealogie.com, confirme l'engouement de nos contemporains pour leur généalogie.
Et cet intérêt n'est pas réservé aux plus anciens : selon ce même sondage, "les jeunes sont principalement concernés, puisque 65 % des moins de 35 ans ont déjà fait des recherches de ce type", mêmes si leurs objectifs ne sont pas forcément les mêmes. Cette génération cherche davantage à "retrouver des parents ou des cousins éloignés pour nouer des contacts [...] là où les autres tranches d'âge veulent, avant tout mieux connaître leurs ancêtres".
Internet joue un rôle majeur dans cette évolution (55 % des Français ne font des recherches généalogiques que sur Internet). Si Genealogie.com bénéficie d'une bonne notoriété (64 % des chercheurs ont déjà utilisé ce portail), les sites Internet des Archives départementales arrivent en bonne position dans les sites consultés par les personnes interrogées.
Pour affiner cette analyse, tentons une seconde lecture. Dans un sondage, les données techniques sont aussi importantes que les résultats. Ipsos a soumis six questions à un échantillon national représentatif de 1.033 individus âgés de 16 à 64 ans. Où sont les plus de 64 ans, principaux acteurs de la généalogie ? Leur intégration dans l'échantillon aurait-il modifié les résultats ?
Autre question : Si six Français sur dix avouent avoir déjà effectué des recherches sur l'histoire de leur famille ou tout simplement leur nom de famille, peut-on en conclure un intérêt pour une pratique généalogique ? Combien de temps ont duré ces recherches : une heure, une soirée, une année ou plus ? Nul ne le sait. Seule enseignement significatif : l'émergence d'une nouvelle population avec une pratique et une attente différente.
Dernière donnée intéressante : le commanditaire, acteur majeur de la généalogie sur Internet qui vise à populariser davantage cette activité. Avec ce sondage, Genealogie.com avait une idée en tête : "Faire comprendre que la généalogie intéresse les Français, en soulignant quatre aspects : l'engouement pour la généalogie, une pratique qui concerne aussi les jeunes, la contribution d'Internet à cet engouement et la position de Genealogie.com". Objectif atteint ! Les questions (au nombre restreint de six) orientent naturellement non pas les résultats mais les enseignements. Qui s'en plaindra ? Sûrement pas les acteurs de la généalogie, évidemment ravis que ce sondage donne une image positive de leur passion.
Un article sur le sujet a été mis en ligne cet après-midi sur le site du Monde : http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2010/04/30/internet-depoussiere-la-genealogie_1345074_3238.html
J'ai été étonnée d'y lire que la généalogie était "devenue un hobby commun, rendu accessible, à partir de mai 1968, par la transgression des tabous –dont celui de la mort–". La mort serait-elle donc moins taboue qu'autrefois ? J'en doute fort !
En revanche, les férus de généalogie ont peut-être un rapport différent à la mort et au temps qui passe. Des témoignages sur le sujet seraient intéressants...
Rédigé par : HélèneSoula | 30 avril 2010 à 18:45