Toussaint Roze avoue vivre un "cauchemar". Selon l'agence Reuters, le directeur de NotreFamille.com serait même "découragé" face à la salve de critiques et d'attaques que génère son projet d'indexer et de mettre en ligne un maximum d'archives publiques pour en faciliter l'accès du grand public. Parmi les arguments dégainés par ses opposants : un possible conflit d'intérêts lié à la famille Kosciusko-Morizet (lire par exemple la tribune de Jordi Navarro dans L'Humanité).
La polémique a pris corps en mai dernier : en marge de son offensive auprès des services d'archives, NotreFamille.com a souhaité postuler au grand emprunt, plus particulièrement au volet "contenus et usages numériques" animé Nathalie Kosciusko-Morizet et doté d'un budget de 2,5 milliards d'euros. Mi-juillet, la secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique s'est félicité de la réception de plus de 400 contributions à sa consultation destinée à définir les grand axes de ces investissements d'avenir. Sur cette base, elle lancera les premiers appels à projets à la rentrée.
Il se trouve que son frère, Pierre Kosciusko-Morizet est administrateur (et à ce titre actionnaire) de NotreFamille.com depuis quatre ans. Sa position pourrait-elle avantager la société d'e-commerce ? Le soupçon n'est pas nouveau (et dépasse le seul cas de NotreFamille.com) ; il date même du jour où Nicolas Sarkozy a nommé Nathalie Kosciusko-Morizet à ce poste (lire à ce sujet l'article de Marianne2 paru en janvier 2009). Il faut dire que l'homme dispose d'une belle carte de visite selon Le JournalduNet : outre la création de PrimeMinister.com (qu'il vient vendre au mastodonte nippon Rakuten pour 200 millions d'euros), Pierre Kosciusko-Morizet a investi à titre personnel dans différents projets du Web et assure un réel lobbying via L'Association de l'économie numérique (ACSEL) et l'Association des services Internet communautaires (ASIC) qu'il préside.
Une nouvelle fois questionné à ce sujet par les journalistes de Capital (numéro d'août 2010), l'entrepreneur nie tout conflit d'intérêts avec sa soeur : "Elle ne me parle jamais de son travail ni moi du mien. Et, inutile de le préciser, elle n'est pas et n'a jamais été actionnaire de PriceMinister." Toussaint Roze se serait sans doute bien passé de cette affaire, à l'heure où le titre boursier de NotreFamille.com affiche un des niveaux les plus bas (6,56 euros ce lundi 16 août). Interrogé par l'agence Reuters, il se contente de rappeler les faits : "Nous l'avons recruté en août 2006 pour ses compétences en tant qu'expert reconnu de l'Internet. Sa soeur n'était à l'époque que simple conseillère régionale de l'UMP !"
@ Genactive
L'article du Progrès ne parle pas d'indexation par les associations et comme vous ne donniez pas non plus d'explications... Peut-être que c'était évident pour vous mais ce ne l'était pas pour moi à la lecture de votre intervention ou de cet article.
Quant à mettre sur le même plan l'indexation issue d'un partenariat entre associations et Archives et celle réalisée par une société privée ! D'un coté vous pourrez bénéficier de ce travail gratuitement (ce que je suppose être le cas des AD du Rhône), de l'autre vous devrez payer pour y avoir accès ! Cela ne me pose pas problème mais ce sont quand même deux choses différentes non ?.
Que Généalogie.com (ou une autre société privée) propose un service supplémentaire en indexant des données publiques librement accessibles, ok. Qu'elle s'accapare gratuitement ou quasiment gratuitement le travail des autres (cas notamment des images numérisées par les services d'archives), non ! Un peu moins d'arrogance ne nuirait pas...
Rédigé par : José | 19 août 2010 à 17:58
Autre commentaire car je viens de lire que les AD de l'Eure avaient fait marche arrière en retirant les recensements contemporains de 1968.
Ils viennent de se rendre compte qu'il n'était pas possible de flouter sur les dits recensements les renseignements d'une personne encore vivante et de répondre favorablement aux injonctions de la CNIL sur le respect de la vie privée.
Ouf !
ma vie privée est préservée
Rédigé par : Geneactive | 18 août 2010 à 20:54
Pedro vous avez tout compris,
José, ce qui importe dans le partenariat c'est que l'indexation est déjà en route avec le concours des associations, des AD et de Geneanet.
Que n'aurait t'on dit si au lieu de Geneanet vous aviez lu Genealogie.com
Une levée de bouclier bien sûr.
Rédigé par : Geneactive | 18 août 2010 à 20:51
Bonjour,
Même si tous les documents d'archives sont indexés, cela ne supprime en rien la recherche et le plaisir de la recherche.
Une somme de documents indexés ne constitue pas du tout une généalogie, il restera toujours nécessaire d'établir les liens entre les personnes, avec tous les problèmes d'homonymies, de changements d'orthographes, d'apparentes incohérences sur les âges, d'actes manquants, que chacun a rencontrés (sans compter les erreurs d'indexation).
De tous temps les documents d'archives ont été indexés. Les relevés systématiques effectués au XIXe siècle par les archivistes départementaux dans les fonds de l'intendance ou de la justice, qu'on retrouve parfois sur de petites fiches dans de grands classeurs, c'était quoi ? De l'indexation.
Les tables décennales, les tables générales des notaires, les relevés effectués par les associations ? de l'indexation.
Les programmes de reconnaissance de caractères, utilisés par Gallica et Google books, qui permettent des recherches en plein texte dans la presse et autres imprimés ? De l'indexation, sans laquelle il aurait été impossible de retrouver mention de tel ou tel personnage vu la masse d'ouvrages publiés. Et l'étendre aux documents manuscrits est une avancée.
Regrouper plein de petits index dans un index global, c'est une mise en commun des moyens. Et cela ne permettra jamais de faire sa généalogie en une semaine, il faudra toujours établir les filiations, recouper les sources, établir les parcours !
Bonnes recherches à tous.
Rédigé par : Pedro | 18 août 2010 à 14:17
@ Geneactive :
Merci pour votre lien vers cet article du Progrès mais on ne comprend pas bien en quoi consiste ce partenariat...
Les AD du Rhône, comme les autres AD assurent déjà la conservation de documents ayant cessé d'avoir une utilité administrative !
Rédigé par : José | 17 août 2010 à 20:42
Donc la cible c'est Genealogie.com mais voyez comme c'est curieux car l'année dernière voyez ci-dessous ce qui s'écrivait dans le journal le Progrès de Lyon (voir le lien adresse de l'article en question).
http://www.leprogres.fr/fr/permalien/article/1833444/Les-archives-departementales-entrent-dans-l-ere-numerique.html
Comme le claironne l'intervenant, et ce bien avant Toussaint Rozes, il a aussi pour rêve que l'on clique sur son site internet pour donner en un tour de main les 18 branches de sa généalogie !
Curieusement, cela n'avait pas fait autant d'echo dans la presse.
Chaque jour il est possible de lire dans les blogs, sur des forums, dans les revues, et bien sûr sur les sites internet d'associations et d'entreprises commerciales, la course à celui qui annoncera le plus grand nombre d'actes saisis dans leur base.
TOUS rêvent d'avoir le même rêve que Genealogie.com ! Mais il n'y en qu'un seul qui n'a pas le droit c'est Genealogie.com !
Voyez vous le monde de la généalogie en France ne souhaite qu'une chose à savoir qu'un Société étrangère s'empare du marché de la numérisation en France et indexe les actes sur internet (voyez comment Ancestry va profiter de cette opportunité en lien avec le journal Le Monde).
Voyez aussi l'égoïsme de certains qui ont leur département de recherche numérisé alors que d'autres devront attendre des "lustres" pour bénéficier du même service et moi cela ne me gêne pas que ce soit par Toussaint ou Jacques. C'est peut être aussi bien que par les Mormons !
Continuez vos critiques, vous êtes dans la bonne voie et vous ne dépareillez pas de cette maladie française qui est toujours de regarder ce qui ne va pas chez le voisin sans avoir balayer auparavant devant sa porte.
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Hier après-midi, une convention de partenariat a été signée entre le Département et deux grandes associations de généalogie.
Désormais, le service des archives départementales du Rhône doit assurer la conservation et la communication au public des documents ayant cessé d'avoir une utilité administrative, mais constituant un matériau nécessaire à la recherche et à la documentation.
« Cette collaboration va permettre au public l'accès à une véritable mine d'or », s'enthousiasme Benoît de Maigret, de la société Geneanet. A partir de 2010, il sera en effet possible aux habitants du Rhône de redécouvrir en un seul clic tout une partie de leur histoire. « Dans le Rhône, chacun pourra remonter son arbre généalogique jusqu'au XVIIe siècle », précise Francis Gros, président de la société généalogique du Lyonnais et du Beaujolais (SGLB). Technologie et passé peuvent faire bon ménage...
Audrey Stiti
Rédigé par : Geneactive | 17 août 2010 à 16:33
Pour ceux qui veulent approfondir (et corriger le tir) sur le "mal francais" un excellent article ci-dessous. On Peut n'aimer ni d'Ormesson, ni Peyrefitte, ni meme le Figaro (que je ne lis pas...), mais le debat est interessant...
http://www.lefigaro.fr/debats/20060708.FIG000000471_mal_francais_le_diagnostic_d_alain_peyrefitte_n_a_pas_pris_une_ride.html
Rédigé par : Anom | 17 août 2010 à 14:03
Je ne répondrais qu’à Bertrand ; les autres commentaires ne méritent qu'une seule étiquette, celle du "mal français". Ce mal qui ronge tristement ce pays. Des que les choses bougent: manifestations, grèves et levée de boucliers des personnes bénéficiant du monopole en place. Si en plus quelques aigris peuvent trouver de supposés « conflits d’intérêts », un « appât du gain » ou mieux encore un soupçon d’atteinte au « service public » ou à « l’intérêt général », alors lâchons les chiens sur la triste cible !
Bernard, je comprends parfaitement cet esprit de recherche, cette quête du graal, cette chasse permanente… Je comprends que l’investigation pièces par pièces, petit succès par indices clés soit une grande joie. Cela peut l’être si l’on dispose du temps nécessaire. La génération internet (dont je pense faire partie) ne dispose plus de ce luxe; ou ne veut plus en disposer. Notre monde a changé et continue de changer.
Je suis personnellement nostalgique de l’éclairage a la bougie, cette belle odeur de paraffine, ces petites gouttes coulant le long du bougeoir, cette lumière si personnelle et changeante qui rend les visages beaux et chantants. De temps en temps j’allume un vieux chandelier juste pour voir danser les flammèches et la lumière donner vie à la pièce. Mais soyons réalistes ! Lorsque je me lève la nuit pour aller pisser, je suis bien content d’appuyer sur le bouton de l’interrupteur.
Ceux qui ont un peu d’humour comprendront. Le monde change et il faut vivre avec son temps. Les outils changent, la généalogie évoluera également. Il n’y a qu’à regarder aux Etats-Unis pour voir que les Mormons et des sites du type ancestry.com ont fait des choses incroyables pour le bien de tous. Ils ont aussi été beaucoup décrié, mais là-bas, la généalogie a aussi su attirer des passionnés plus jeunes qui sont la pour rester. Plutôt que de faire un très très grand arbre peut être que certains chercheront plus en profondeur et étofferont leurs recherches pour chercher à savoir ce que leurs ancêtres (ou ceux des autres) ont fait de leur vie.
Pour conclure, le tir sur ambulances, bien que sport national, n’est pas ma discipline préférée. Essayons simplement de vivre avec notre temps et de ne pas voir le mal partout…
Rédigé par : Anom | 17 août 2010 à 13:44
A Anom qui nous dit "Mais y retrouver un ancêtre, quand on ne dispose pas de dates précises pour les actes, peut rebuter les non initiés."
Oui, et le plaisir de chercher ?
Si dès qu'on veut commencer des recherches, tout nous arrive sur un plateau, où sera le plaisir de chercher ?
Ayant commencer mes recherches il y a 25 ans sans ordinateur, sans internet... quel plaisir était-ce de devoir rechercher des heures, des jours pour trouver un malheureux acte de mariage.
Vouloir tout indexer, tout ficher, c'est à terme couper tout le plaisir de chercher.
La généalogie c'est la recherche, la lecture, la curiosité. Si il suffit de taper son nom sur un site pour avoir ses ancêtres sur 10 ou 15 générations, la généalogie ne passionnera plus grand monde, elle deviendra une mode comme il y a eu la monde des scoubidous, des tamagoshis...
Est-ce vraiment celà que vous souhaitez ?
Moi pas !
Le motif de Genealogie com n'est certainement pas de faciliter les recherches (ça c'est le point de vue du consommateur, car oui le généalogie va passer de statut de chercher à celui de consommateur). Son but est de faire de l'argent, du pognon. En soit, rien de choquant, puisque le but d'une entreprise est de générer des profits.
Mais après il reste à savoir ce que les éventuels consommateurs-chercheurs veulent:
- rester au stade de la recherche, avec ses inconvénients, mais aussi avec le plaisir de chercher, parfois être bloqué pendant des années
- payer (à quel prix) pour avoir en 1 semaine un arbre tout fait sans finalement avoir le moyen de vérifier par soi-même les informations chèrement payées.
Triste avenir qu'a la généalogie !
Rédigé par : Bertrand | 17 août 2010 à 10:30
A Anom
Baliverne que tout çà. Les généalogistes ne sont pas tombés de la dernière averse... et n'ont certes pas envie de contribuer au financement de pervertis policards qui veulent encore et toujours faire plus de fric sur le dos de tous. Et dans ce cas, on peut même parler de détournement de fonds publics : nos contributions ! Marre de tous ce vomis qui suinte. Un peu de décence SVP
Rédigé par : Razgratis | 16 août 2010 à 23:16
On serait plus convaincu si les "KM" n'oeuvraient pas tous deux dans le numérique européen et français et si l'un des deux était poète surréaliste ou explorateur polaire, ou cultivateur de persil bio .....
Il suffit de prendre les déclarations et actions publiques du frère et de la soeur au premier semestre 2010 pour voir à quel point ils agissent au contraire de concert .... Tentez l'expérience avec les affaires Facebook et Google Street View en Europe et en France et la question de la "neutralité de l'internet" (qui est simplement la possibilité de commercer sans entraves et non une garantie quelconque offerte aux particuliers). Vous serez vraiment surpris, c'est aussi bien qu'un jeu de Lego.
Rédigé par : Jennie | 16 août 2010 à 19:41
Notrefamille est surtout handicapé par la personnalité de son président qui a toujours pris les généalogistes de haut et considéré la généalogie uniquement comme un moyen de faire du fric !
Rédigé par : Robert | 16 août 2010 à 17:21
Une partie de l'article Reuters indique le vrai projet de Genealogie.com.
Il me semble bon de rappeler que pour ceux qui n'y connaissent rien, le projet est interessant. Je peux comprendre l'inquietude des "experts" mais il faut aussi voir que cela pourrait permettre d'accroitre le nombre de passionnes et donc de donnees disponibles a travers une multitude de nouveaux arbres.
Arretons de voir le mauvais cote des choses!!...
"Depuis plusieurs années, une soixantaine de départements français a mis en ligne des archives qui intéressent au plus haut point les généalogistes : état civil ancien, recensements de population, registres de conscription militaire notamment.
Mais y retrouver un ancêtre, quand on ne dispose pas de dates précises pour les actes, peut rebuter les non initiés.
Avec son projet d'indexation, Notrefamille.com entend au contraire toucher un large public, pas forcément généalogiste, qui en quelques clics et moyennant un abonnement de quelques euros par mois trouverait des informations nominatives immédiatement disponibles."
Rédigé par : Anom | 16 août 2010 à 14:17