Le 110e anniversaire de la populaire Queen Mum (décédée en mars 2002 dans sa 101e année) m’a donné l’occasion de me repencher sur une énigme généalogique.
Elizabeth Angela Marguerite Bowes-Lyon, née le 4 août 1900 à Londres, était le neuvième enfant et la quatrième fille de Claude George Bowes-Lyon, alors lord Glamis (plus tard comte de Strathmore et de Kinghorne), descendant des plus grandes familles anglaises et bien sûr, par les femmes, de plusieurs rois d’Angleterre (Edouard III…) et de France. Sa mère, Lady Cecilia Nina Cavendish-Bentinck (1862-1938), était elle aussi issue du même milieu, descendant entre autres d’une fille du roi d’Angleterre Henri VII, tout en ayant pour grand-mère paternelle une certaine Anne Wellesley.
C’est la lignée de cette Anne Wellesley, arrière-arrière-grand-mère de la reine Elizabeth II, qui conduit à notre énigme, avec la personne de sa propre mère, née Hyacinthe-Gabrielle Roland.
Hycacinthe Gabrielle Roland était une Parisienne. Actrice au Palais-Royal, elle avait été la maîtresse du marquis anglais Richard Wellesley, futur gouverneur général de l’Inde, duquel elle avait eu cinq enfants et qui l’avait emmenée à Londres, où il l’avait épousée (apparemment le 29 novembre 1794, à l’église anglicane d’Hanover Square).
Hyacinthe Gabrielle Roland, dont le portrait a été peint par Mme Vigée-Lebrun, fut dit-on peu heureuse, pour n’avoir jamais appris l'anglais et s’être vue méprisée par la haute société anglaise, jusqu’à son décès, en 1816, sachant que son mari attendra neuf ans pour se remarier, en 1825, avec la veuve Patterson, belle-sœur d’Elizabeth Patterson, qui avait épousé Jérôme Bonaparte.
Mais cette Hyacinthe Gabrielle Roland a une généalogie bien difficile à suivre. Officiellement, elle était fille de Pierre Roland, que l’on a dit banquier et parfois Marseillais, et de Hyacinthe Gabrielle Varis, aux prénoms donc identiques à ceux de sa fille et que l’on a parfois dit "modiste" – aurait-elle eu une certaine influence sur les goûts chapeliers de sa lointaine descendante ? Mais la marquise Wellesley se disait en fait être la fille, non de Roland, mais d’un Irlandais, nommé Christopher Alexander Fagan, qui aurait été l’amant très officiel de sa mère.
Quoiqu’il en soit, voilà donc des ancêtres français et bien anonymes de sa très gracieuse majesté, dont on aimerait pouvoir remonter la lignée. Mais l’état civil reconstitué de Paris ne livre rien les concernant, pas plus que celui de Marseille, et Roland est un nom de famille au demeurant bien trop fréquent, pour offrir ici la moindre prise sérieuse. Et si Varis l’est certes nettement moins, il est quant à lui quasiment inconnu en France, sauf en Moselle, avec les formes Varis/Varisse/Waris/Warize. Mais ce nom lui-même était-il français ?
Régulièrement, je reprends le dossier, mais toujours vainement… Quelqu’un aurait-il une piste ou une information, permettant d’en savoir enfin un peu plus sur ces mystérieux quartiers royaux, lesquels pourraient peut-être nous révéler quelques surprises ?
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