Maurice Quenet, conseiller d'Etat en service extraordinaire a remis son rapport sur l'avenir des Archives de France. Ce travail lui avait été demandé en octobre par François Fillon afin d'explorer "les voies et moyens de moderniser la gestion des archives de l'État et de faciliter l'accès de tous nos concitoyens à ce patrimoine culturel inestimable". Derrière les mots, ce rapport contient en filigrane le portrait des forces et des faiblesses du système actuel. Il livre également 11 propositions pour l'avenir des Archives de France.
Difficile d'entrer dans les détails, car le conseiller d'Etat propose des idées structurelles et techniques comme le renforcement du pilotage interministériel des archives, l'amélioration de la gestion des archives administratives courantes et intermédiaires. Deux points cependant sont susceptibles d'intéresser les généalogistes.
Maurice Quenet veut par exemple "relever le défi du numérique" et sa proposition d'entreprendre "le regroupement virtuel des fonds au sein d'un portail interministériel intégré au projet européen Apenet", même si elle a déjà été évoquée à plusieurs reprises, semble aller dans le bon sens. Plus de 60 départements ont ouvert des sites Web permettant de consulter l'état civil ancien en ligne et souvent d'autres sources. Très peu utilisent les mêmes structures ni la même présentation. Un moteur de recherche unique devrait être possible et constituer une grande avancée pour les chercheurs d'ancêtres.
Un autre point suscite de plus en souvent l'agacement des généalogistes, c'est le manque d'harmonisation entre les réglements des différents services d'archives, et plus particulièrement en matière de réutilisation des documents d’archives publiques. Une simplification s'impose, y compris sur le plan législatif, et elle n'a pas échappé au conseiller Quenet.
Les autres propositions sont dans l'air du temps : réduction des coûts, optimisation des processus, détermination de politiques communes... Visant un secteur assez sensible, touché récemment par une vague de protestations, elles suscitent déjà des oppositions de principe. Ce rapport n'est évidemment qu'un rapport et il appartient ensuite au gouvernement de se prononcer. On peut simplement regretter encore une fois que les généalogistes n'aient pas été consultés. Pourquoi faut-il aussi souvent le rappeler : les chercheurs d'ancêtres sont les premiers utilisateurs des archives en France !
Télécharger le rapport Quenet en format PDF.
Photo : site Web Université Luxembourg.
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