Hasard du calendrier ou réaction à une pique lancée par des généalogistes : la réponse du Conseil Général de l'Aude à la pétition lancée pour la mise en ligne des Archives de l'Aude aura été immédiate. Oui, les AD11 auront bien leur site Web d'archives et ce dès 2012, annonce le Midi Libre ! Une étude en cours concerne même plus globalement un portail Culture et Internet regroupant non seulement les archives départementales, mais aussi les fonds de la bibliothèque départementale et les inventaires des cinq musées départementaux de l'Aude.
Du côté des Archives départementales, cette histoire de pétition fait plutôt sourire : "Nous avons de nombreuses demandes de mise en ligne, jusqu'ici, nous restions évasifs. Depuis peu, nous pouvons avancer un calendrier prévisionnel, ce sera en 2012, mais il est encore trop tôt pour dire exactement quand. Nous allons lancer l'appel d'offre", indique la directrice Sylvie Caucanas.
A Carcassonne, les services des Archives départementales et les équipes du Conseil Général mettent la dernière main au cahier des charges pour la mise en ligne. "Nous aurons les registres paroissiaux et d'état civil qui sont déjà accessibles sous cette forme en salle de lecture", détaille Sylvie Caucanas. Les registres ont été numérisés à partir des microfilms réalisés par les Mormons dans les années 1980. Cette numérisation a été faite selon les originaux des communes pour les registres paroissiaux et selon la collection du greffe pour l'état civil post-révolutionnaire. La collection est mise à jour régulièrement en interne.
"Il y aura également les recensements, les tables de successions et absences, les délibérations des conseils municipaux et le cadastre complété par les compoix du Languedoc". Le tout sera accessible gratuitement. Pour l'avenir, un module d'indexation collaborative est même envisagé, une manière de dire que dans l'Aude, l'opinion des généalogistes, ça compte !
A avoir fait des recherches aux archives de différents départements, et à la vue de l'état des documents qui ne sont pas malheureusement tous numérisés, je pense que la mise en ligne et la meilleure solution pour leur sauvegarde. Je pense aussi aux personnes qui ne peuvent se deplacer, et qui ainsi cherche leurs origines.
Rédigé par : Yves Bousquet | 18 juillet 2011 à 13:22
Les médias ont annoncé avec tapage l’initiative du citoyen Sébastien C… qui organise une pétition pour que les Archives de l’Aude offrent sur Internet les documents permettant la pratique généalogique. Gratuitement bien sûr, même si le meneur habite dans l’Hérault et y paye (peut-être) des impôts. Or les gens sensés feront remarquer que la recherche mérite l’effort, que le déplacement jusqu’aux Archives de l’Aude permet la rencontre avec d’autres lecteurs et l’assistance à des cours d’initiation et de lecture, facilite le contact avec des chercheurs et des historiens qui n’hésitent pas à transcrire bénévolement des lignes ou des actes difficiles à lire, si on les sollicite. Car il existe trois catégories de généalogistes : les uns profitent de leurs connaissances rudimentaires pour faire payer les recherches comme professionnels ou non déclarés ; les autres essayent de déchiffrer pour trouver enfin la ligne noble de leur ascendance en imaginant que « Isabelle de Martin » provient d’une famille de seigneurs alors que le « de » ne représente pas un signe de noblesse, mais la simple dépendance à un patronyme ; les derniers, peu nombreux, dépassent le simple arbre auquel il est facile de grimper ( !) et relèvent des précisions sur les professions, la mentalité, les événements, le climat. La recherche ne se limite pas à une simple énumération de noms et de dates, ce qui n’apporterait qu’une satisfaction personnelle. Que deviendront les Archives départementales si spacieuses par leur salle de lecture, si fournies en ordinateurs, si disponibles dans les conseils, les cours d’initiation, les expositions ? Un musée dans lequel on n’omettra pas de faire figurer en cire ces généalogistes qui se prétendent historiens et qui ne font qu’assouvir leur instinct bien prétentieux. Il est vrai que les vrais chercheurs, étudiants ou adultes, ne souffriront plus le caquetage impoli de certains dans la salle de lecture ou leurs échanges bruyants dès qu’ils trouvent un acte intéressant leur recherche égoïste, mais inutile à la progression de la connaissance historique.
Jean-Louis Bonnet
Rédigé par : Jean-Louis BONNET | 03 juillet 2011 à 15:59