Mayotte, le 101e département français, va disposer d'ici l'automne d'un nouveau bâtiment pour ses Archives. Jusqu'ici territoriales, les Archives sont devenues départementales le 31 mars dernier quand Mayotte a officiellement pris le statut de département d'Outre-Mer. La récente visite du Ministre de la Culture a permis de lever le voile sur les projets d'aménagements visant les Archives. Sur place fin avril, Frédéric Mitterrand a officiellement inauguré le nouveau bâtiment des AD, qui devrait ouvrir au public en octobre prochain. Il a été acheté et sera aménagé grâce à une subvention exceptionnelle de 85% versée par l'Etat sur le fonds exceptionnel d'investissement d'Outre-Mer.
"Nous aurons une vraie salle de lecture de 20 places avec des lecteurs de microfilms et des postes de consultation numérique", confie Anastasia Iline, la directrice des Archives départementales. Jusqu'à présent, les archives étaient réparties en deux sites sur les deux îles qui constituent Mayotte dans l'archipel des Comores : Grande Terre et Petite Terre. Les archives à Mayotte n'attirent pas exactement le même public qu'en métropole. "Sur 200 lecteurs par an, nous avons peu de généalogistes", confirme la directrice. "Nous avons quelques étudiants, des chercheurs, mais les gens viennent plutôt ici pour prouver un droit, lié à la nationalité française ou à la propriété".
L'état civil de Mayotte existe depuis 1841, date de l'arrivée de la France dans l'archipel, mais il concerne uniquement les européens pour ses registres les plus anciens. Pour des questions de conservation dues au climat, les originaux sont conservés aux Archives Nationales d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, Mayotte conservant des copies. Des fonds équivalents aux fonds notariés existent, conservés avec les fonds judiciaires, puisque le greffier du tribunal a longtemps fait office de notaire. A noter aussi l'existence de la justice cadiale (des cadis, justice supprimée en décembre dernier) exerçant un droit à mi chemin entre le droit français et le droit coutumier musulman. Dans ce cas, les actes sont souvent rédigés en Shimorais, la langue dominante de Mayotte, en caractères arabes. Ces fonds utiles aux partages et successions sont évidemment complexes à manier. Avant 1920, ils sont conservés aux ANOM, après 1920, ils sont sur place.
Les archives départementales de Mayotte ne disposent pas de site Web dédié, mais d'une page de présentation sur le portail du Conseil Général (www.cg976.fr) comportant également le bulletin trimestriel Mahabari (dont les numéros sont téléchargeables ici). Comme les ANOM devraient prochainement numériser et mettre en ligne l'état civil de Mayotte, les AD 976 s'orienteront plutôt sur un site Internet comportant des archives iconographiques.
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