GénéInfos

GénéInfos fête ses quatre ans

Alors que les Français choisissaient un nouveau président, GénéInfos voyait le jour. Aucune relation entre ces deux évènements ; juste une date : mai 2007. Nous sommes donc heureux de souffler avec vous notre quatrième bougie en ce mercredi 11 mai 2011.

Ce blog, initié par La Revue française de Généalogie (sous la houlette de Guillaume de Morant et de votre serviteur), est devenu au fil des mois le véritable carrefour de l'actualité de la généalogie et des archives, avec près de 1.000 notes publiées et 80.000 visites par mois (et autant de mercis que nous souhaitons vous offrir en retour).

En quatre ans, les technologies et les habitudes ont évolué : Facebook et, dans une moindre mesure, Twitter ont investi sur les écrans. Les blogs se sont multipliés pour donner un nouvelle couleur (ou vivoter) à la Toile. Les Archives ont ouvert des salles virtuelles de consultation des documents anciens. Et La Revue française de Généalogie s'est doté d'un nouveau site Internet.

Dans les prochaines semaines, nous allons poursuivre notre "journal de bord" en nous focalisant sur l'actualité des archives en ligne : les projets, les coulisses, les nouveautés, les débats, les astuces de recherche... L'actualité de la généalogie et des archives demeurent notre "pain quotidien" et sera couverte directement sur le site de La Revue française de Généalogie.

Pour l'occasion, nous adoptons un nouvel habillage ! Joli cadeau, non ? Et d'autres blogs thématiques devraient venir nous rejoindre et graviter autour du site Internet de la RFG. Ainsi, cette expérience de quatre années fera des petits... Qu'espérer de mieux ? Encore merci de votre fidélité !

 

Marins et aviateurs rejoignent le portail Mémoire des Hommes

Le portail Mémoire des Hommes qui honore les militaires décédés durant les conflits s'enrichit avec l'arrivée de la liste des marins et aviateurs décédés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ils viennent s'intégrer à la base des militaires 39-45 déjà en ligne. C'est directement sur la fiche qu'apparaît le corps d'affectation du militaire, marin ou aviateur (formulaire de recherche ici). On y trouve notamment les militaires tués au cours de la bataille de Mers El-Kébir au début du mois de juillet 1940.

De 1939 à 1945, l'armée de l'Air et la Marine connaissent des destins très différents. En 1940, si la Marine s’illustre à Narvik et à Dunkerque, elle est condamnée à rester dans les ports par les accords d’armistice. Assignée à la protection de l’Empire, elle livre ses combats les plus meurtriers contre les Anglo-Américains, à Mers El-Kébir, au Levant, à Dakar, à Diego Suarez et en Afrique du Nord. Bien que méconnues du grand public, les Forces navales Françaises Libres, de guerre ou de commerce, sont présentes partout et payent un lourd tribut en vies humaines.

De son côté, l'armée de l’Air connaît un baptême du feu appuyé en 1940, six ans après sa naissance officielle. Interdite par la convention d’armistice, l'aviation devient l’apanage de la France Libre. Les Forces aériennes Françaises Libres s'illustrent en Angleterre, en Afrique et en Union Soviétique.

Mise en ligne il y a un an, la base de données sur les militaires décédés au cours de la Seconde Guerre mondiale s'enrichit donc de près de 12.000 noms : 9.616 militaires de la Marine et 2.361 militaires de l'Aéronautique. Cette base de 203.000 fiches s'avère très appréciée des internautes avec plus de 90.000 fiches vues par mois.

Nous avons lu le "Dictionnaire des noms de lieux de la France"

Le Dictionnaire des noms de lieux de la France comporte un peu plus de 1.500 articles. Les noms étudiés sont ceux des structures administratives (régions et départements), des villes (préfectures et sous-préfectures), de villages d’importance historique, des massifs et de leurs points culminants, des fleuves et des principales rivières, des régions géographiques et des pays historiques.

L’auteur, chargé de recherche au CNRS, a eu pour objectif de proposer un large panel de la toponymie française, de ses origines à aujourd’hui, en utilisant des documents jusqu’ici pas, ou peu exploités, à savoir le dépouillement des sources écrites de l’Antiquité (historiques, littéraires, juridiques, lapidaires et autres) et du haut Moyen Âge. Il utilise une nouvelle méthodologie qui repose à la fois sur une quasi-exhaustivité documentaire et un comparatisme nécessaire des données de domaines linguistiques différents, internes ou externes à la France.

Les articles sont présentés ainsi : une courte description administrative, géographique ou historique du lieu nommé, une étude de l’étymologie du nom fondée sur les formes les plus anciennes, avec rappel des étymologies données par les prédécesseurs, évolution graphique, morphologique et autres phénomènes attachés à l’histoire du nom, et le cas échéant, le nom des habitants du lieu, de la circonscription, de la région ou du pays, voire des rives du fleuves.

Comme il le rappelle justement, "l’histoire des noms de lieux est le résultat non seulement d’une évolution permanente, mais parfois même d’une révolution". Un dictionnaire essentiel malgré son prix un peu cher.

Dictionnaire des noms de lieux de la France, Pierre-Henri Billy, éditions Errance, avril 2011, 39 euros.

La base des Prisonniers de guerre en accès libre ce week-end

A l'occasion de l'anniversaire de l’armistice, la société NotreFamille.com a décidé d'ouvrir en accès gratuit sa base des prisonniers de guerre français de la seconde guerre mondiale (MAJ : bien commencer sa recherche depuis le lien de la page d'accueil). L'opération est valable quatre jours les 6, 7, 8 et 9 mai. Sur le site Genealogie.com, vous pouvez donc interroger librement le moteur de recherche afin de savoir si l'une des 957.839 fiches de prisonniers de guerre concerne une personne de votre généalogie. 

Grâce aux renseignements compilés et indexés, le site propose une base de données des informations très précises : nom et prénom du prisonnier, date et lieu de naissance, grade et unité, numéro et lieu du camp. Un outil de visionnage permet d'agrandir la liste et de vérifier les informations à la source. 

Pour cette base de données qui n'est pas exclusive, Genealogie.com revendique "une transcription professionnelle au service du généalogiste" avec la possibilité d'effectuer des recherches multi-critères, par nom, prénom mais aussi département de naissance et une "présentation claire de l'information". Le site donne en effet des précisions pour "comprendre les abréviations, l'interprétation des noms de stalags, la géo-localisation des camps de prisonniers, les notices explicatives du contexte historique". 

Archives de la Nièvre en ligne : c'est pour la fin de l'année

Les choses se précisent dans la Nièvre : parallèlement à l'avancée de l'énorme chantier à tiroirs de reconstruction des locaux, les archives annoncent la mise en ligne du site Web "avant la fin de l'année 2011". "Nous avons acquis un nouveau logiciel, Mnesys qui va nous permettre de mettre en ligne nos documents dématérialisés", indique Thomas Roche, le directeur des AD58. La refonte totale du système informatique est en cours et intègre des outils de publication Web et de description d'inventaires. 

Le partenariat avec la société Coutot-Roehrig a permis de numériser toutes les séries "généalogiques", l'état civil ancien, les registres matricules, les recensements et les tables de l'enregistrement. D'autres fonds ont été numérisés par le Conseil Général, les registres des nourrices et enfants placés. Reste à passer sous le scanner les fonds figurés iconographies et plaques de verre. Le site est annoncé comme gratuit. 

L'état civil du Nord sera en ligne "en 2011"

La directrice des Archives départementales du Nord avait espéré secrètement offrir ce cadeau aux généalogistes pour l'ouverture du Congrès de Lille le 2 juin. Finalement, la mise en ligne des actes anciens de l'état civil du Nord ne pourra se faire dans ce délai. "Mais que les généalogistes se rassurent, les actes seront sur Internet de manière certaine en 2011, sans que je puisse dévoiler une date précise pour l'instant", indique Rosine Clayet-Michaud. "Tout est prêt de notre côté, il reste seulement à finaliser le site dont la gestion et l'hébergement vont être externalisés, alors que cela était géré en interne jusqu'à présent". 

Les registres bientôt consultables en ligne sont donc les actes paroissiaux depuis les origines jusqu'à la Révolution, puis les actes de l'état civil jusqu'à la fin XIXe siècle. Le Nord étant l'un des départements les plus importants en terme de population, les baptêmes, mariages et sépultures, suivis des naissances, mariages et décès jusqu'à 1882 représentent déjà 4 millions de vues... La date de 1882 n'a pas été choisie pour contrarier les généalogistes, mais tout simplement parce que la suite n'a pas été numérisée, elle le sera courant 2012. 

Pour mémoire, vous pouvez déjà consulter sur le site Web des AD 59 les tables décennales, les plans du cadastre du consulat, les plans du cadastre napoléonien, le recensement de 1906, les tables des états signalétiques et des services militaires et des photographies et cartes postales. Les archives du Nord construisent actuellement leur nouveau bâtiment. Le gros oeuvre sera achevé cet été, la construction en est actuellement au 5e étage, pour une livraison des clés prévue à l'été 2012. Le déménagement des collections nécessitera une fermeture de la salle de lecture à une date qui sera précisée ultérieurement. 

La base protestante des Mormons s'étoffe pour la France

Près de 30.000 actes protestants de 1612 à 1906 sont consultables gratuitement sur Familysearch, le site Internet des Mormons (en anglais). Provenant d'églises protestantes, ils ont été recueillis et sont détenus par La Société de l'Histoire du Protestantisme Français. Les églises protestantes sont présentes dans divers endroits en France bien que principalement parisiennes. Les actes proviennent de l'Église réformée de Paris, de l'Église méthodiste et de l'Église évangélique. Les actes varient dans le format selon l'église et l'endroit où ils ont été créés. Quelques dossiers sont sous formes imprimées, d'autres sont manuscrits. Les dossiers sont écrits en français. 

Ce travail est le fruit d'une collaboration entre la Société de l'Histoire du Protestantisme Français et l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons). Les actes protestants étant bâtis selon la même structure que les actes catholiques, ils fournissent de très utiles renseignements généalogiques. Les baptêmes indiquent le nom et le sexe du baptisé, le nom de son père, le nom de jeune fille de sa mère, la date du baptême, la date et le lieu de la naissance et parfois les noms des grands-parents. 

De même, les mariages renseignent sur les noms des mariés, leur date et lieu de la naissance, les noms de leurs parents, la profession du marié et son domicile. Enfin, les actes de décès, outre les renseignements classiques d'état civil (dates, lieux) indiquent également l'âge du décédé et la cause de sa mort (maladie - accident - sénilité - etc.)

Les actes sont indexés et sont donc à rechercher dans la base de données du site Familysearch. Récemment mis à jour, le portail de recherche des Mormons comporte également de nombreux actes concernant l'Ouest de la France et la Normandie, avec notamment les registres de catholicité de Quimper. 

Merci à Jean-Pierre Uguen, Cercle Généalogique de Languedoc. 

Mayotte : un nouveau bâtiment pour les Archives départementales

Mayotte, le 101e département français, va disposer d'ici l'automne d'un nouveau bâtiment pour ses Archives. Jusqu'ici territoriales, les Archives sont devenues départementales le 31 mars dernier quand Mayotte a officiellement pris le statut de département d'Outre-Mer. La récente visite du Ministre de la Culture a permis de lever le voile sur les projets d'aménagements visant les Archives. Sur place fin avril, Frédéric Mitterrand a officiellement inauguré le nouveau bâtiment des AD, qui devrait ouvrir au public en octobre prochain. Il a été acheté et sera aménagé grâce à une subvention exceptionnelle de 85% versée par l'Etat sur le fonds exceptionnel d'investissement d'Outre-Mer. 

"Nous aurons une vraie salle de lecture de 20 places avec des lecteurs de microfilms et des postes de consultation numérique", confie Anastasia Iline, la directrice des Archives départementales. Jusqu'à présent, les archives étaient réparties en deux sites sur les deux îles qui constituent Mayotte dans l'archipel des Comores : Grande Terre et Petite Terre. Les archives à Mayotte n'attirent pas exactement le même public qu'en métropole. "Sur 200 lecteurs par an, nous avons peu de généalogistes", confirme la directrice. "Nous avons quelques étudiants, des chercheurs, mais les gens viennent plutôt ici pour prouver un droit, lié à la nationalité française ou à la propriété".

L'état civil de Mayotte existe depuis 1841, date de l'arrivée de la France dans l'archipel, mais il concerne uniquement les européens pour ses registres les plus anciens. Pour des questions de conservation dues au climat, les originaux sont conservés aux Archives Nationales d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, Mayotte conservant des copies. Des fonds équivalents aux fonds notariés existent, conservés avec les fonds judiciaires, puisque le greffier du tribunal a longtemps fait office de notaire. A noter aussi l'existence de la justice cadiale (des cadis, justice supprimée en décembre dernier) exerçant un droit à mi chemin entre le droit français et le droit coutumier musulman. Dans ce cas, les actes sont souvent rédigés en Shimorais, la langue dominante de Mayotte, en caractères arabes. Ces fonds utiles aux partages et successions sont évidemment complexes à manier. Avant 1920, ils sont conservés aux ANOM, après 1920, ils sont sur place. 

Les archives départementales de Mayotte ne disposent pas de site Web dédié, mais d'une page de présentation sur le portail du Conseil Général (www.cg976.fr) comportant également le bulletin trimestriel Mahabari (dont les numéros sont téléchargeables ici). Comme les ANOM devraient prochainement numériser et mettre en ligne l'état civil de Mayotte, les AD 976 s'orienteront plutôt sur un site Internet comportant des archives iconographiques. 

Bagnes coloniaux : les instruments de recherche sont en ligne

Les Archives nationales d'Outre-Mer poursuivent leur vaste mouvement de mise en ligne. Après l'état civil de la région Caraïbe, voici cette fois-ci les instruments de recherche et la base nominative permettant d'identifier les détenus des bagnes des colonies. L'exil pénitentiaire a duré exactement 100 ans, de 1852 à 1953 et a concerné plus de 100 000 personnes, criminels, délinquants récidivistes ou condamnés politiques. Les colonies pénitentiaires les plus emblématiques étaient celles de Guyane et de Nouvelle-Calédonie.

Le fonds des bagnes coloniaux, aujourd'hui conservé aux Archives nationales d'outre-mer, constitue une ressource pour la recherche sur ces institutions répressives autant que sur la mémoire des personnes. Car les bagnes étaient aussi un moyen utilisé par le pouvoir politique pour se débarrasser d'opposants gênants. Sous le second Empire, les acteurs de plusieurs soulèvements furent expédiés loin de la métropole : insurrection de 1851, Commune de 1871, révoltes de 1871 en Algérie et à la Martinique, etc. 

Pour les retrouver, les Archives nationales d'outre-mer publient à la fois l'instrument de recherche du fonds de l'administration pénitentiaire coloniale et la base de données nominative donnant accès aux dossiers individuels des condamnés écroués avant 1891. La valorisation du fonds des bagnes avait déjà été engagée avec la publication en 2007 de l'ouvrage « Lettres du bagne » dans leur collection Histoires d'outre-mer, et la mise en ligne en 2010 de deux Documents du mois sur le site internet des Archives de l'Outre-Mer.