Les archives départementales du Jura mettent la dernière main à leur site Web dont l'ouverture est annoncée pour le mois de mai. Un portail attendu avec impatience par la communauté des généalogistes, car le premier projet, datant de 2004, avait été abandonné par le Conseil Général du Jura, faute de financement. Cependant, la directrice des AD39 Patricia Guyard préfère annoncer tout de suite la couleur : "Tout étant fait en interne, nous serons au début extrêmement modestes. Dans le Jura, l'état civil n'est pas numérisé, nous n'aurons donc aucun registre à mettre en ligne ou presque".
Le retard dans la numérisation et la mise en ligne s'explique principalement pour des raisons techniques, de choix d'outils logiciels et jusqu'ici, par le manque de moyens. Alors, le site reposera tout d'abord sur une présentation des fonds consultables sur place. Les équipes ont repris le guide des archives du Doubs paru en 1993 sous la signature de son directeur de l'époque, Henri Hours. Il a fallu 18 mois pour actualiser les descriptions, fonds par fonds, en y rattachant les inventaires fiables. Le site Web ouvrira donc pour permettre d'informer les lecteurs des Archives sur la richesse des fonds réels.
Pour autant, certains fonds numérisés y seront bien présents, mais pas l'état civil. Celui-ci reste consultable sous forme de microfilms en salle de lecture et sa numérisation est inscrite dans le prochain plan de développement des archives. En mai, seront ainsi mis en ligne, la quasi totalité des plans du cadastre napoléonien (plus de 6.000 planches sur un total de 6.750) dont la réparation et la numérisation en haute résolution s'achève. Au lancement, les états de section ne sont pas inclus, mais ils pourraient rejoindre le cadastre en ligne dans une mise à jour ultérieure.
Enfin, une collection iconographique exceptionnelle sera présentée sur le site. Plus de 16.000 plaques de verre du photographe Martelet-Voidey, datant de la fin XIXe-début XXe témoigneront de la vie agricole et des familles autour de Noseroy, à la suite d'une convention signée avec la ville qui en est propriétaire (les photos des défunts sur leur lit de mort, autre spécialité du photographe ont été retirées...). Une collection de 3.500 cartes postales complètera le tout.
Dernier point, une petite fenêtre d'état civil devrait quand même s'ouvrir (au conditionnel) sur les trois communes de Poligny, Arbois et Salins. Leurs registres paroissiaux ont été numérisés en 2007 de la fin XVIe à 1792. Pour contourner un important problème technique, ils seront consultables sur une partie séparée du portail. Trois communes sur les plus de 600 que comportait le département au XIXe siècle, bien des généalogistes impatients penseront, en effet, que c'est un début bien modeste. Qu'ils sachent que les Archives départementales font aujourd'hui tout pour accélérer le rythme...
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