Les généalogistes sont en colère contre le département de la Charente et ils le font savoir. Après avoir appris -parfois avec stupéfaction- l'intention de la collectivité de faire payer l'accès aux registres anciens de l'état civil sur Internet, la riposte des chercheurs d'ancêtres s'organise. C'est d'abord la voix de la fédération française de généalogie qui s'est fait entendre.
Son président Michel Sémentery a rendu publique une lettre adressée au président du Conseil Général de la Charente, aux menaces à peine voilées. La fédération constate que ce projet vise avant tout les généalogistes, puisque seuls les registres de l'état civil sont concernés par l'accès payant et non d'autres archives numérisées comme les cartes postales et les plans qui sont consultées généralement par un public plus large. "Cette décision, qui n’a pour but que d’impacter les généalogistes amateurs provoque une rupture d’égalité entre les citoyens", estime le président. "Nous souhaitons et espérons que vous reviendrez sur votre délibération (...), nous nous réservons, en conséquence, le droit d’ester en justice pour défendre l’égalité d’accès pour tous les citoyens, et particulièrement les généalogistes amateurs, aux différentes archives", conclut Michel Sémentery.
Du côté des bénévoles, la pilule ne passe pas non plus. Une pétition pour la gratuité de l'accès sur Internet aux archives de la Charente a vu le jour. Lancée jeudi 3 janvier 2013, elle a déjà recueilli 370 signatures en quelques heures et depuis, le compteur ne cesse de tourner... Bruno Rivet, son initiateur, habitant de la Charente, d'origine bretonne et qui n'a aucun ancêtre dans ce département, explique : "De grâce, Monsieur le Président, ne faites pas de la Charente, la hantise des généalogistes. Pour ma part, je n'ai, j'ose dire heureusement, aucun ancêtre en Charente, mais habitant à Jarnac, je demande beaucoup aux bénévoles bretons. Je considère normal et juste, de leur rendre la pareille, c'est pourquoi j'officie comme bénévole sur le 16". Un texte à lire peut-être comme une sorte de leçon de bénévolat et de gratuité au président de la collectivité ?
Liens :
J'espère que cette pétition aura plus de soutien que celle pour la gratuité des archives en ligne du Calvados, et atteindra le succès de celle pour la gratuité des AD34 en ligne ...
Je ne peux que me réjouir de voir la FFG se mouiller enfin sur ce sujet (on ne l'avait pas entendue à l'époque des AD14 !). Cependant, je crains que la partie juridique de son argumentaire soit un peu faible (j'espère qu'elle a gardé quelques atouts dans sa manche).
Pour moi, le CG16 ne peut faire payer la numérisation aux visiteurs de la salle de lecture virtuelle des AD16, alors que les visiteurs de la salle de lecture physique des AD16 ne paient pas (et ne paieront jamais, car c'est interdit par la loi organique créant les services d'archives publiques) : c'est là que se trouve la véritable discrimination, et la plus grave entorse à la loi sur les archives publiques.
Liberté, Egalité, Fraternité ....
Rédigé par : Olivier Chatard | 04 janvier 2013 à 16:42