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14-18 : encore et toujours plus de soldats sur Internet !

Ce ne sont plus 11 départements comme nous l'écrivions il y a dix jours, mais 20 portails d'archives qui proposent désormais de consulter sur Internet les fiches matricules de la période de la Grande Guerre. Et si l'on compte également les départements disposant de tables alphabétiques, on arrive à ce jour à un total de 46 départements pour lesquels vous allez pouvoir rechercher des informations sur le parcours militaire du poilu de la famille !

La différence entre Fiches et Tables n'aura pas échappé aux généalogistes habitués à consulter les registres d'état civil et les tables décennales de l'état civil. Avec les premiers, on a accès aux actes eux mêmes. C'est la proposition la plus complète qui va même dans certains départements jusqu'à l'indexation des patronymes des soldats. Quand l'offre se limite aux seules Tables alphabétiques, l'information est plus sommaire, voire binaire : oui ou non, le soldat recherché figure dans les registres matricules. Dans ce cas, c'est là que s'arrête la recherche sur Internet, car la suite se déroule dans la salle de lecture des archives du département concerné. Muni du numéro du registre, vous pourrez sur place demander à consulter les registres, quand dans d'autres département cela est possible sur Internet.

Bien sûr d'autres départements proposent eux aussi des tables ou des registres matricules en ligne, mais ils n'apparaissent pas dans la liste qui suit, car les périodes concernées s'arrêtent avant 1914. Si ces explications vous paraissent compliquées, voici une liste (provisoire) des départements pour lesquels des registres matricules de la Grande Guerre sont proposés : 

Fiches matricules des soldats de la Grande Guerre (avec dans certains cas l'indexation des patronymes) :

• Ain
• Bouches-du-Rhône
• Calvados
• Corse (les deux départements)
• Creuse
• Eure
• Haute-Garonne
• Hérault
• Haute-Loire
• Loire-Atlantique
• Nord
• Pas-de-Calais
• Puy-de-Dôme
• Savoie
• Haute-Savoie
• Tarn
• Var
• Vienne
• Yonne

 

L'état civil ancien du Val d'Oise est en partie en ligne

C'est un portail déjà assez fourni que viennent d'ouvrir les archives du Val d'Oise. Avec 312 instruments de recherche, plus de 420.000 images et 130.000 notices de bibliothèque  interrogeables via des formulaires de recherche, le site Web affiche clairement la couleur : il s'adresse à la fois aux chercheurs amateurs comme les généalogistes, mais aussi à tous ceux qui souhaitent entrer en profondeur dans les fonds patrimoniaux valdoisiens, identifier des documents et venir les consulter sur place.

Question généalogie, les chercheurs d'ancêtres n'ont pas été oubliés avec la mise en ligne d'une partie des registres paroissiaux et d'état civil. Il s’agit des registres paroissiaux et d'état civil numérisés du XVIe siècle à 1900 pour les paroisses et communes allant dans l'ordre alphabétique, d'Ableiges à Lassy. Les communes suivantes seront intégrées progressivement. En revanche, les tables décennales (1792-1902) sont en ligne pour toutes les communes valdoisiennes.

Autre source appréciée des généalogistes, les recensements de la population sont également au complet pour toutes les communes de ce département. Les plus anciens remontent à 1817, tous ceux en ligne sont consultables sur Internet jusqu'à celui de 1911. Ensuite, pour ceux de 1921 à 1936, cela se passe sur place, sur les écrans de l'Intranet de la salle de lecture. A noter également, la présence des tables de succession et absence. Endin, parmi les fonds cartographiques en ligne, vous pouvez consulter les plans cadastraux napoléoniens, les plans par masse de culture et les plans d'intendance allant de la fin du XVIIIe siècle à la moitié du XIXe siècle. 

A cet ensemble s'ajoutent des fonds d'intérêt moindre pour les généalogistes, mais utiles pour éclairer un contexte historique et local : les monographies d’instituteurs de 1899, des ouvrages, revues et journaux du XVIe siècle à nos jours. Les nombreux autres instruments de recherche couvrant toutes les périodes sont également consultables même si des images n’y sont pas associées.

La présentation du portail est sobre et facilite l'orientation. Pour chercher un acte d'état civil par exemple, cliquez sur l'onglet "Je fais ma recherche", puis sur "Ressources en ligne" et enfin sur "Généalogie". La recherche de la commune ou paroisse est possible par liste ou bien sur une carte. Vous pouvez circonscrire une période ou une année précise, afficher un calendrier républicain, si besoin, et opter pour l'une des sources proposées : registres paroissiaux et d'état civil, listes nominatives, tables de succession et absence.

Le site est optimisé pour tous les types d'écrans, ordinateurs, tablettes et même smartphones, le tout sans aucun logiciel additif, ces agaçants plugins à télécharger ou à mettre à jour ne sont pas utilisés sur cette nouvelle générations de sites Web. 

Portail des archives du Val d'Oise

Registres matricules : déjà 11 sites proposent ceux de 14-18

Les services d'archives départementales n'ont pas tardé à réagir positivement à la nouvelle délibération de la CNIL. Déjà 11 d'entre eux profitent de cette autorisation de publier les registres matricules de la Grande Guerre. L'Ain (1864-1921, les Bouches-du-Rhône (1872-1921), le Calvados (1870-1921 - site payant), la Corse (le site de la Corse du Sud publie les registres matricules aussi pour les deux départements avec la Haute-Corse de 1859 à 1918), la Creuse ((1872-1921), l'Hérault (1867-1922), le Nord (1867-1921), le Pas-de-Calais (1867-1921), le Puy-de-Dôme (1859-1921) et la Savoie (1878-1891 puis de 1913 à 1917). 

D'autres départements, plus nombreux ceux-là puisqu'ils sont 27, proposent les tables alphabétiques des registres matricules de cette période. Cela permet au moins de connaître la présence -ou l'absence- d'une fiche au nom de l'aïeul Poilu. Enfin, 18 portails d'archives proposent des registres matricules ou des tables alphabétiques, mais n'allant pas jusqu'à la période de la Première Guerre mondiale. A noter que vu la durée du service militaire de l'époque, des conscrits des années juste avant la guerre, mais ayant quand même fait la guerre, peuvent se trouver sur Internet dans certains départements arrêtant leur publication un peu avant le conflit. 

C'est évidemment à voir au cas par cas, sachant que le mouvement n'est pas terminé. De nombreux services d'archives vont continuer à mettre à jour leurs sites afin de proposer des sources militaires pour le Centenaire de la Guerre. Un portail des registres matricules devrait donner un accès unique à ces images d'ici quelques temps. 

Pour accéder aux sites d'archives, consutez la carte des archives en ligne de la RFG. 

Mémoire des Hommes : nouveau design, nouvelles bases, nouveaux outils

Le site Mémoire des Hommes a fait peau neuve en prévision du lancement officiel du Centenaire de la Première Guerre mondiale par François Hollande ce jeudi 7 novembre 2013. Design entièrement revu, intégration de nouvelles bases de données et d'images et surtout nouvelles possibilités techniques : le portail est fin prêt pour affronter les hordes de passionnés qui vont déferler d'ici quelques jours ou quelques semaines pour en savoir plus sur la Grande Guerre de leurs ancêtres ! Le portail enregistre déjà 130.000 connexions chaque mois. 

La première chose que l'on remarque, c'est évidemment la présentation qui adopte une page d'accueil plus chaleureuse, avec de nombreuses images évocatrices de son contenu. Avec une telle mise en page, Mémoire des Hommes abandonne l'austérité de la précédente version, plus destinée aux historiens et aux chercheurs pour viser manifestement un public beaucoup plus large. Les habitués remarqueront une réorganisation des contenus en 7 onglets mais retrouveront les liens habituels sous "Conflits et opérations" (qui remplace Périodes et conflits). 

Mais au-delà de l'évolution cosmétique, Mémoire des Hommes s'enrichit de nouvelles fonctionnalités. La moins visible, mais la plus importante est la possibilité de recherche globale dans toutes les bases que ne permettait pas l'ancien système. Il suffit désormais de taper un nom et le moteur de recherche interroge en une seule fois l'ensemble des bases nominatives. Ainsi, il est possible de rechercher dans diverses bases, une unité engagée dans la Première Guerre mondiale. Autre évolution technique, l'apparition d'une nouvelle visionneuse de documents numérisés plus performante.

Du côté pratique, les internautes apprécieront de disposer d'un espace personnel afin d'historiser leurs recherches, garder des liens permanents vers les fiches nominatives et les images. Enfin, l'apparition très attendue de l'indexation collaborative va permettre d'élaborer tous ensemble une base de données d'une richesse incroyable. Mais attention, elle démarre seulement aujourd'hui, aussi il faudra être patient pour y trouver le nom du grand-père et peut-être même l'indiquer soi même !

La nouvelle version de Mémoire des Hommes est également l'occasion d'intégrer de nouveaux fonds, comme les historiques régimentaires des unités engagées dans la Grande Guerre. Complémentaires des Journaux de Marche et Opérations, déjà présents sur le site, ces publications d'après guerre (aujourd'hui introuvables) étaient destinées à rendre hommage aux soldats et officiers tués. Elles comportaient en fin de volume un index des noms cités. Leur présence est le fruit d'un partenariat avec la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine qui en a numérisé de nombreux exemplaires. A noter aussi, le rattachement de la base Sépultures de Guerre jusqu'à alors accessible via un autre site du ministère de la défense.

Le site Mémoire des hommes, placé sous la responsabilité de la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (SGA/DMPA) du ministère de la Défense, continuera à s'enrichir au fil des ans. L'année prochaine sera mis en place un plan pluriannuel de numérisation des fonds conservés au Service historique de la défense. Il concernera, entre autres, les cartes des tranchées de la Première Guerre mondiale.