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Mémoire des Hommes, plus complet, mais plus complexe ?

Depuis le lancement de la nouvelle version de Mémoire des Hommes en novembre, les réactions des utilisateurs se multiplient. Il y a beaucoup de positif, car le portail a multiplié les possibilités de recherches (recherche globale) et ajouté de nouvelles bases de données (garde impériale). Et aussi du négatif, car certains usagers ne s'y retrouvent plus et cherchent sans succès des informations qu'ils y avaient pourtant déjà consulté. Comme promis, nous avons interrogé les responsables de la mise en oeuvre du site pour leur soumettre les dysfonctionnements signalés par les généalogistes.

"Le changement opéré en novembre a été très important et a modifié certaines approches de recherche. Vous pouvez par exemple interroger toutes les bases en même temps, ce qui implique une charge importante des serveurs", indique Sandrine Aufray, de la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives au Ministère de la Défense. "Aux côtés de certains dysfonctionnements techniques que nous reconnaissons, il faut aussi que les internautes comprennent que nous ne pouvons intervenir pour régler des problèmes liés à leur équipement, leur navigateur, etc.". 

Par exemple, les problèmes de déconnexions impromptues, fréquents depuis la mise à jour, sont pris en compte et sont en cours de résolution avec l'hébergeur. Mais le message "votre session a expiré" se règle en vidant le cache de son navigateur, une opération que tout usager doit effectuer lui même régulièrement. Concernant la navigation avec Internet Explorer, Mémoire des Hommes explique tout simplement qu'il faut en changer et utiliser d'autres outils gratuits et téléchargeables librement comme Firefox ou Chrome, plus souples et plus stables... 

Enfin, à propos de l'un des dysfonctionnements récemment signalé : des données semblent avoir disparu (Morts pour la France), Sandrine Aufray rappelle que seuls 4 champs de recherche sont indexés exhaustivement : le nom, le prénom, la date de naissance et le département ou pays de naissance. Le fait d'ajouter un autre champ de recherche peut fausser le résultat et indiquer que le nom recherché n'a pas été trouvé. "Nous travaillons sur la résolution de ce défaut de présentation, mais il est très facile de retrouver la fiche : il suffit de limiter la recherche aux 4 champs indexés".

En clair, utilisez d'abord les fonctions les plus basiques de recherche par patronyme avant d'affiner votre requête. Et c'est promis, Mémoire des Hommes va publier prochainement une FAQ qui répondra à toutes ces questions... 

La Garde impériale et l'infanterie de ligne sur Mémoire des Hommes

  Il y a du nouveau concernant la période napoléonienne sur le site Mémoire des Hommes : l'arrivée des registres matricules des sous-officiers et hommes de troupe des unités de la Garde consulaire, de la Garde impériale, de la Garde royale et de l'Infanterie de ligne pour la période de 1802 à 1815 .  

Ces archives permettent de retracer le parcours des hommes, qu'ils soient militaires de carrière, volontaires, requis ou conscrits. Elles apportent un complément essentiel aux recherches généalogiques et sont également une source incontournable pour aborder l'étude sociale des unités à travers leurs composantes. Elles font partie d'un fonds plus vaste de quelque 25.000 registres datés de 1716 à 1909 qui sera progressivement numérisé et mis en ligne (sous-séries GR 1 YC à GR 49 YC).

Ces registres, au nombre de 1 191, sont conservés au Service historique de la Défense (SHD) et représentent 38 % des registres consacrés aux troupes napoléoniennes. Ils sont composés tout d'abord des registres des gardes consulaire, impériale et royale (sous-série GR 20 YC), classés suivant l'ordre des armes : infanterie, cavalerie, artillerie, génie, train des équipages, ouvriers d'administration, et gendarmes d'ordonnance ; le fonds comporte également les registres des régiments d'infanterie de ligne (sous-série GR 21 YC), classés dans l'ordre numérique du 1er au 156e régiment.

La nouvelle version du site lancée en novembre a  été enrichie de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux fonds, comme les historiques régimentaires des unités engagées dans la Grande Guerre (présentés ici). Cependant, d'après les  observations des généalogistes, des dysfonctionnements perdurent. L'accès aux Morts pour la France semble parfois difficile voire impossible avec certains navigateurs, tout comme celui aux Journaux de marche et opérations des unités (JMO). Nous ferons le point prochainement sur cette situation. Ces perturbations n'ont pas empêché le site Mémoire des Hommes d'enregistrer près de 300.000 connexions au cours du mois de novembre 2013. 

Un nouveau module de visualisation pour l'état civil du Morbihan

Consulter l'état civil du Morbihan est désormais plus facile depuis la mise en place d'un nouveau module d'interrogation et de visualisation. L'effort de simplification porte à la fois sur la présentation des fonds qui est plus claire et sur leur accès qui est plus direct avec notamment une nouvelle adresse pour l'interface des fonds numérisés. Un nouveau visualisateur a fait son apparition et a remplacé définitivement le précédent depuis le 25 novembre.

Les archives départementales du Morbihan proposent sur leur portail les registres paroissiaux du 16e siècle à 1792, les registres d'état civil des 105 communes dans l'ordre alphabétique : d'Allaire à Rieux et les tables décennales de l'état civil de l'ensemble des communes du département de 1793 à 1912, soit en tout 4 millions de pages. 

D'autres fonds sont également accessibles : les 6.240 plans cadastraux napoléoniens des communes du Morbihan (an XI-1901); la presse morbihannaise du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle avec 181 titres soit 390.000 pages interrogeables en plein texte; et des fonds iconographiques, des collections de photographies représentant des paysages du département et des scènes de vie quotidienne morbihannaises. 

Les archives du Morbihan se déclinent toujours en deux sites distincts sur le Web : sur le portail du Conseil général, une page vitrine décrit les missions et les fonds d'archives du département;  le site Web des archives numériques vous donne accès aux fonds dématérialisés des archives du département. 

La Moselle met en ligne ses tables décennales

Les archives de Moselle viennent de publier sur Internet les tables décennales de l'état civil de ce département. Ces tables donnent la liste des actes d'état civil et des personnes concernées par groupes de 10 années, elles sont accessibles en ligne à partir de 1792 jusqu'à 1952 environ. Cette publication n'a en soi rien d'exceptionnel, quasiment tous les départements ont déjà publié ce type de tables. Mais concernant la Moselle, trois choses retiennent l'attention.

Il est assez rare de prolonger la mise en ligne des tables décennales jusqu'à 1952, les archives départementales se contentent généralement d'aller jusqu'à 100 ans, 75 ans dans le meilleur des cas. La Moselle joue les prolongations jusqu'à une soixantaine d'années, les généalogistes ne peuvent que s'en féliciter d'autant plus que cela est parfaitement légal. Les archives départementales auraient même pu les publier jusqu'à celles de l'année dernière si elles les avaient eues à disposition (mais en principe ces tables  restent 75 ans dans les mairies). En effet, les tables décennales ne sont pas classées parmi les documents de l'état civil et de ce fait, ne sont soumises à aucun délai de communication. En direct sur place ou sur le Web le cas échéant, toute personne peut demander à consulter ces tables. Tous les généalogistes ne le savent pas et peu d'officiers de l'état civil connaissent cette règle pourtant rappelée en 2012 par la CADA. 

La deuxième chose qui frappe est malheureusement moins agréable à dire pour la Moselle, c'est le calendrier de publication de l'état civil. Dans ce département, les généalogistes peuvent retrouver leurs lointaines racines d'avant la Révolution en consultant les registres paroissiaux qui sont en ligne depuis plusieurs années et qui ont été complétés l'été dernier. Ils peuvent désormais trouver trace du passage de leurs aïeux entre la Révolution et 1952, mais hélas pour cette période, ils rongent leur frein et ne peuvent aller dans les détails : en effet les registres d'état civil eux mêmes ne sont pas encore numérisés ni publiés sur le portail des archives. C'est la prochaine étape attendue avec impatience par les chercheurs d'ancêtres... 

Enfin, troisième remarque due celle-ci à l'histoire de la Moselle : les tables décennales de l’état civil mises en ligne couvrent toutes les communes du département dans ses frontières actuelles et même un peu plus... Si l'on excepte les communes de l’arrondissement de Briey rattachées à la Meurthe-et-Moselle en 1871 (à consulter sur le site Web des archives de la Meurthe-et-Moselle), vous trouverez sur le site Web des archives de la Moselle, les tables décennales de certaines communes cédées à la Prusse en 1814-1815 et situées dans le Land de Sarre (Allemagne). Elles ont été prises en compte parce qu’elles n’ont pas été remises aux autorités prussiennes alors. Cela porte la liste des localités concernées par cette mise en ligne à 975 noms : en effet, aux quelque 730 communes actuelles se sont ajoutés ceux des communes sarroises et ceux des communes mosellanes de 1792 qui furent massivement réunies à leurs voisines à l’époque du Premier Empire. La recherche des tables de ces communes disparues s’effectue par deux chemins possibles : leur nom (en français et en allemand) et celui de leur commune de rattachement.