Les registres paroissiaux et d'état civil de la ville de Toulouse sont en ligne sur le site Familysearch, le portail généalogique des Mormons. Mais pour quoi faire, me direz vous, puisque ces mêmes registres allant de 1539 à 1793 sont déjà accessibles sur le portail des archives de la ville ? Pour y être indexés prochainement pardi ! Tout comme le recensement de 1891 de la ville rose a déjà rejoint le site des Mormons en juillet dernier (son indexation a d'ailleurs commencé), les actes de baptême, mariage, sépulture et ceux de naissance, mariage et décès feront bientôt l'objet d'un "épluchage" minutieux en vue d'en extraire la sustantifique moelle généalogique : les noms de toutes les personnes citées.
Comment ces actes qui sont une propriété publique peuvent ils se retrouver sur le site de ces spécialistes américains de la généalogie ? Le vieux débat resurgit, toujours passionné, sans que les commentateurs n'en saisissent souvent les tenants et les aboutissants. Alors essayons d'anticiper pour désamorcer l'éternelle polémique... Les registres toulousains, ainsi que le recensement de 1891 sont en libre accès depuis que Toulouse a "ouvert" ses archives en octobre 2013. Ouvrir les archives, cela signifie que la ville a adopté des licences ouvertes permettant à tout demandeur de réutiliser ses images d'archives sous réserve de respecter une condition : que ces images publiques soient attribuées à la ville de Toulouse et qu'il soit toujours possible d'y accéder gratuitement.
Cette licence est valable pour tout réutilisateur, quil soit un acteur commercial ou non. Familysearch respecte toutes ces conditions : en tant qu'acteur non commercial (le site est gratuit et ne vend rien), il héberge sur ses serveurs ces reproductions numériques qui représentent des registres d'état civil tirés d'archives publiques. Libre ensuite à Familysearch de soumettre ces images au travail d'indexation qui est effectué par des bénévoles et dont le résultat sera mis à disposition de tous sur ce portail international.
A ceux qui s'inquiètent du respect de la vie privée, il est important de rappeler que ces actes mis en ligne s'arrêtent à 1891. Sauf si une Jeanne Calment originaire de Toulouse se manifeste, il est peu probable qu'une personne en vie soit concernée par cette mise en ligne. Et si cela était le cas (dans une mention marginale par exemple), la CNIL a déjà été consultée sur ce sujet et a édicté des règles qui doivent être ici scrupuleusement respectées. Familysearch a d'ailleurs obtenu une décision favorable de la commission (lire ici et aussi ici pour une explication de texte).
Notez que la ville de Toulouse permet également à des opérateurs commerciaux de réutiliser ses images. D'autres projets d'indexation -commerciaux ceux-ci-, verront-ils le jour à Toulouse ? C'est peu probable, car on voit mal quel serait l'intérêt commercial de proposer sur abonnement une liste de noms disponible ailleurs gratuitement. A moins bien sûr que l'indexation payante soit de meilleure qualité, exhaustive, comportant plus de renseignements et disponible plus rapidement que celle effectuée par les bénévoles...
Une divulgation maximale et gratuite des informations généalogiques coupe l'herbe sous les pieds des réseaux commerciaux qui cherchent à profiter du bénévolat. Seule la rareté de l'information lui donne un prix.
Rédigé par : delli PAOLI | 07 octobre 2014 à 19:28