Née à Chartres en 1913, Jacqueline de Romilly, était la fille de Maxime David, professeur, et de Jeanne Malvoisin. Maxime David, "mort pour la France" en 1914, avec le grade de caporal, appartenait à une famille juive parisienne, pour être né en 1885 dans la Capitale, où son père, Lucien David, était agent de change.
On retrouve sans peine l’acte de mariage des grands-parents, célébré à la mairie du VIIIe arrondissement, en 1883 (10e vue du registre V4E 6093).
L’époux, Lucien DAVID, né à Paris en 1858, y est dit fils de Jules Jacob, propriétaire, âgé de 65 ans, et de Rachel POLAK-DANIELS (famille juive, apparemment originaire de La Haye). Il est le neveu d’un Bernard David, négociant, résidant avenue des Champs-Elysées. Son épouse, Alice Bella Jeanne EHRENBERG, née à Paris en 1864, était fille de Jules, négociant, et de Berthe SCHIFF, et nièce de Nathan Meyer, banquier.
Côté maternel, Jeanne Marie Charlotte Léonie MALVOISIN, qui avait épousé Maxime David à Paris, en 1909, était la fille de Léon Malvoisin, apparemment natif d’Agen (1858) et de Marie Charlotte Thomas. Léon Malvoisin était, comme son gendre, professeur, d’où une belle hérédité pour la défunte académicienne, qui était elle-même professeur agrégé.
Pour ce qui est, enfin, du nom sous lequel l'académicienne a été connue, qui était en fait WORMS de ROMILLY, il s’agit du nom de son mari, Michel Worms de Romilly, épousé en 1940 et dont elle avait divorcé en 1973.
Issu d’une branche collatérale de la grande famille des banquiers bien connus, il descendait comme eux de Olry Worms, né à Sarrelouis, en Sarre, en 1759, et décédé à Paris, qui avait choisi – on ignore tout de la raison ayant conduit à ce choix – le patronyme Worms de Romilly, lorsque Napoléon, en 1808, avait obligé les Juifs à choisir un patronyme fixe.
La famille, remontée jusqu’à Jacob Worms, né vers 1650/60 et décédé en 1715, devait tenir son nom de la ville allemande, et Hayem Worms, le père d’Olry, s’était fait reconnaître avec son frère en 1787, par Louis XVI, dont ils ravitaillaient les troupes, les droits dont jouissaient alors les régnicoles, autrement dit ceux habitant la région où ils étaient nés, ce qui correspondait à des sortes de lettres de naturalisation.
Voilà pour une ébauche d’arbre généalogique, grâce à plusieurs sites (Mémoire des Hommes, GeneaService, Généalogie.com, GeneaNet, Ancestry) et suite à des recherches dans les archives de Paris en ligne. Qui en saurait davantage ? Sur les origines des David ou des ancêtres maternels (Malvoin et Thomas), et aussi sur l’origine de l’ajout inattendu du fameux Romilly, qui aurait été choisi en référence à Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, où Olry Worms aurait possédé des terres et une fabrique de bonneterie (qui pourrait le confirmer ou le préciser ?) ?
© Académie française
Une rédaction si peu soignée pour une si grande dame, c'est dommage....
Rédigé par : Anne-Sophie CHEVALIER | 04 juin 2011 à 08:42
Olry Worms de ROMILLY a adopté ce patronyme "de Romilly"car il possédait effectivement des terres ainsi que le château aujourd'hui détruit, et une fabrique de bonneterie fort importante)* à Romilly- sur- Seine (Aube)
En 1808, la loi obligeait les juifs à changer de nom, O. Worms de Romilly dut batailler ferme pour ajouter "de ROMILLY" à son nom, car le préfet de la Seine s'y opposait, le décret interdisait de prendre le nom d'une ville, ce qui était le cas de Romilly
*(2 à 300 métiers et 800 individus à la filature de coton)( alm. de l' Aube de l'an IX)
Rédigé par : danièle mendak -noble | 05 avril 2011 à 20:42
Une seule question : Jacqueline de Romilly a-t-elle des origines antillaises? Elle fait très métissée. C'est une question sur laquelle nous débattons en famille sans jamais avoir trouvé de réponse nulle part. Serait-ce un sujet tabou ?
PS: nous sommes issus des DOM :)
Rédigé par : Anne GALLIOT | 25 décembre 2010 à 13:24
Une grande vieille dame !
Vivent les langues mortes :-)
Rédigé par : Merline | 21 décembre 2010 à 12:24