Les Français répondent ce week-end à leur quatrième et dernier rendez-vous électoral de l'année 2007. La machine est bien rôdée. Pourtant, ce geste citoyen réserve encore quelques surprises, voire engendre un semblant de trouble identitaire. Aucune considération politique derrière ce constat. Juste l'évocation de réactions de certains électeurs, à l'instant même où le président (ou l'un de ses assesseurs) décline leur identité.
La première situation concerne les femmes mariées. Quand vient leur tour de déposer l'enveloppe dans l'urne, leur interlocuteur énonce à haute voix un patronyme qui les plonge plusieurs années en arrière. "Que dois-je signer ? s'interroge alors l'électrice, courbée sur le registre d'émargement. Mon nom de jeune fille ou mon nom de femme mariée ?"
D'autres révèlent une face cachée de leur personnalité. "Michel, Antoine, Ulysse" égrène l'assesseur. La femme interroge du regard son mari. "Eh oui, c'est mon côté impérial", s'amuse l'intéressé. En ce jour d'élection, les Français affichent involontairement un chapelet de prénoms, sous lequel leurs parents les ont déclarés.
Mais les visages se tordent davantage à l'écoute d'un nom écorché ou tronqué. Généralement par absence d'accent sur le registre d'émargement, "Lemarré" devient "Lemarre" ou "Taddéi" se transforme en "Taddei". L'association Mon nom accentué se démène pour que les admistrations respectent ces spécificités et inscrivent les accents comme le stipule l'instruction générale relative à l'état civil (article 106) :
Les signes diacritiques utilisés dans notre langue sont : les points, accents et cédilles. Dans la mesure où ils modifient la prononciation ou le sens des lettres ou des mots, ils font partie de notre langue et doivent être reproduits. [...] Ces noms doivent être inscrits en lettres majuscules. Si le procédé de mise en forme utilisé ne permet pas l'accentuation des majuscules, la lettre accentuée doit être inscrite en minuscule, même si elle constitue la première lettre du nom patronymique.
"Pour corriger ces erreurs, il suffit de s'adresser à la mairie et de présenter une carte d'identité ou un extrait d'acte de naissance", conseille Régis Hédé, vice-président de l'association.
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