Annoncée dans une précédente note, l'arrivée d'Ancestry en version française montre bien le véritable chamboule-tout vécu en ce moment même par le secteur économique qu'est devenu la généalogie. Après l'option de rachat de Swic par NotreFamille, l'ouverture française d'Ancestry prouve une chose : le marché hexagonal de la généalogie est arrivé à un stade de maturité. Et cette croissance est désormais susceptible d'attirer des investisseurs de gros calibre comme Generation Networks qui possède le réseau Ancestry.
Or Ancestry fait en France une entrée assez modeste. J'ai beau scruter en tous sens ce site rapidement traduit de l'anglais (avec un amusant bouton "souscrivez-vous" au lieu d'"inscrivez-vous"), je n'y trouve comme base française qu'un maigre dépouillement (payant) des mariages de Vesoul de 1595 à 1700 (tant mieux si vous y avez des ancêtres). Une chose étonne aussi, c'est le ton fanfaron adopté par l'enseigne américaine, sûre de conquérir rapidement les généalogistes français que l'on devine, au ton du communiqué, frustrés de ne pas trouver en un clic ce qu'ils recherchent.
En fait, le site français n'est actuellement qu'une version de test et le véritable lancement est attendu en septembre. Durant tout l'été, la société américaine travaille à "franciser" son catalogue. Ne jouons pas les naïfs, Ancestry avant de se lancer en France a fait une analyse pointue du marché. Et www.ancestry.fr, s'il ressemble à un ballon d'essai, ne signifie en aucun cas, méconnaissance du secteur. Tout va donc dépendre des moyens financiers mis en oeuvre pour conquérir les généalogistes français. Or l'on sait Ancestry capable de mobiliser d'importants moyens. La France fait partie d'une stratégie européenne pour cette société qui a déjà lancé des versions de son site aux USA, en Grande-Bretagne, en Allemagne et très récemment en Italie et en Suède.
Et quand Ancestry annonce être "en relation avec la plupart des archives françaises ayant déjà numérisés leurs fonds", cela veut dire que cette société est prête à nouer de nombreux partenariats aussi bien avec des services d'archives publics que privés, quitte à payer la numérisation des services d'Archives n'ayant pas encore rien fait, pour ensuite vendre les données (mais rien ne dit que les dits services d'archives vont accepter). Cela veut aussi dire que pour prendre une place de leader, Ancestry est prêt à acheter des acteurs déjà présents. La société Swic, avant de faire l'objet d'un accord avec NotreFamille a été longtemps en négociation avec Ancestry. Parions que le marché du généalogiste américain n'est pas encore fini...
Bonjour,
Je suis allé voir ce site et voici ce que j'y lis sur la manière de réaliser un arbre généalogique :
"C'est facile : Veuillez simplement entrez quelques informations sur vous, les membres de votre famille en vie et les générations les plus proches de vous. Après cela, Ancestry recherchera parmi des millions de dossiers historiques pour trouver plus de renseignements sur votre famille."
Le genre de phrase qui m'énerve au plus haut point. Cela fait 27 ans maintenant que je pratique la généalogie et si je suis sûr d'une chose c'est que cela ne fonctionne pas comme c'est annoncé par ce site. A la rigueur, c'est de la publicité mensongère de l'annoncer ainsi. Et en plus ils osent l'annoncer plus bas d'une manière légèrement différente. En tant que professionnel, cette phrase là, pour moi, c'est du grand n'importe quoi. Mais ce n'est qu'une opinion personnelle.
Qu'en pensez-vous ?
Stéphane Cosson
Rédigé par : Stéphane Cosson | 07 juillet 2007 à 10:22