Forums, listes de diffusion, bulletins associatifs et revues spécialisées regorgent de découvertes et de petites misères généalogiques. Sur ces espaces d'échange, chacun dépose une ou plusieurs annonces -sortes de bouteille à la mer - dans l'espoir de débloquer une recherche.
Un petit texte publié dans le n° 170 de La Revue française de Généalogie a retenu notre attention... pour son illustration mais surtout pour la réponse qu'il a provoquée au coeur de l'été.
En une dizaine de lignes, Cécile Durand donne un maximum d'informations pour retrouver la trace d'un ancêtre coiffeur :
Stéphane Léopold Marie Chevet (né le 9 avril 1877 à Nantes) est mentionné "perruquier" à l'âge de 14 ans (en 1891) sur les recensements de population de Nantes et habite chez ses parents. En 1896, il n'y figure plus. Il se marie une première fois, le 5 octobre 1908 à Nantes avec Eglantine Ollivier et divorce en 1920 ; une seconde fois, le 15 mars 1923 à Paris (XIVe) avec Zélie Rose Gillet.
Contributeur régulier et prolifique à la rubrique d'entraide, Pierre Chevrier lui soumet en réponse plusieurs pistes à explorer :
En 1896, Stéphane Léopold Marie Chevet n'est plus sur le recensement de population de Nantes, probablement parce qu'il était sous les drapeaux, ayant devancé l'appel pour des raisons professionnelles. [...] Le jugement de divorce de 1920 comporte obligatoirement l'indication de son domicile à ce moment-là et permettra d'orienter les recherches car il a certainement réglé le sort du salon de coiffure (sauf gérance, très rare à l'époque) ; il indiquera l'adresse du magasin si celle-ci est différente du domicile conjugal.
Pour ce qui concerne l'exercice d'un métier en Loire-Atlantique à partir de 1898 (année de sa majorité civile) sauf s'il était encore au service militaire (la durée de celui-ci était alors fixée à trois ans, sauf pour les "bons numéros" qui n'en faisaient qu'un), il est facile de vérifier s'il était déjà artisan-coiffeur en parcourant les registres de paiement de la patente conservés dans la série P (éventuellement en série M) des Archives départementales de Loire-Atlantique.
Pour donner plus de chance à sa recherche, Cécile Durand joint à son annonce la photo du magasin de coiffure, situé au n° 37. "La plaque du nom de la rue se reflète dans le coin supérieur droit" précise-t-elle tout en ignorant la ville concernée : Nantes ou Paris.
D'autres lecteurs conseillent de contacter le Greffe du tribunal de commerce de Paris ou les Archives de Paris qui apportent la précision suivante sur leur site Internet :
Les documents conservés aux Archives de Paris se recommandent particulièrement à ceux qui veulent entreprendre des recherches sur les entreprises industrielles et commerciales de Paris et de la banlieue : Actes de société (1800-1954), Bottin du commerce (1815-1986), Rôles d'imposition (1875-1980), Dossiers de faillite (1750-1981), Registre du commerce (1920-1954), Registre des métiers (1936-1962).
Parmi ces lecteurs se trouve Michèle Dudzindski qui adresse un second courrier, début août, aggrémenté d'une morale plutôt cocasse et personnelle :
C'est le quartier de mon enfance et j'ai habité à deux pas. Je serais très heureuse de recevoir agrandi cette photo car l'amicale de l'école a 90 ans. Une ancienne élève avec toute sa lucidité maintenant à deux pas habite encore chez elle et elle a 99 ans. Il est possible dans ses photos de retrouver cette photo avec des inscriptions au dos pour le jeune homme. Ce n'est pas toujours aux Archives que l'on trouve tous les renseignements.
Crédit photo (bouteille) : Alain Etchepare
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