Cela ressemble fort à des devoirs de vacances. Chaque ministre est parti avec, sous le coude, une lettre de mission adressée début août par le Président de la République. Nicolas Sarkozy précise ainsi "les points qui, parmi [les] engagements [de la campagne présidentielle], nous paraissent prioritaires et sur lesquels nous vous demandons d'obtenir rapidement des résultats".
La feuille de route de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, tend à créer "un nouveau souffle pour notre politique culturelle", selon les désirs du Président de la République, qui se réfère à deux périodes : l'ère Malraux (1959-1969) et les années 1980, avec ses grands projets et son "offre artistique foisonnante". Quid des autres ?
Nicolas Sarkozy insiste sur l'objectif de démocratisation culturelle qui "a globalement échoué parce qu'elle ne s'est appuyée ni sur l'école, ni sur les médias, et que la politique culturelle s'est davantage attachée à augmenter l'offre qu'à élargir les publics". Il exige également des mesures pour soutenir deux secteurs en crise : l'industrie musicale et la presse quotidienne.
Le locataire de l'Elysée consacre une grande partie de cette lettre de mission au versant économique et financier du secteur. Il souhaite "réduire les dépenses de fonctionnement du ministère et de ses organismes rattachés au profit de l'aide à la création et de la démocratisation culturelle" et encourage "le financement privé de la culture, en étendant les avantages alloués en faveur du mécénat et des fondations".
Mais à aucun moment le Président de la République ne fait référence aux Archives. Pourtant, fin juin, il avait souligné son intérêt pour ce sujet en confirmant l'ouverture d'un nouveau centre d'Archives à Pierrefitte-sur-Seine en 2011. Qualifiées à l'époque de "trésor pour tous les Français" et de "creuset de l’identité nationale", les Archives ne semblent pas prioritaires.
Quelle sera la polique de la ministre dans ce domaine ? S'inscrira-t-elle dans les pas de son prédécesseur ? Facilitera-t-elle l'adoption d'une nouvelle loi, dont le projet reste entre les mains des sénateurs depuis un an ? Des priorités et des questions qui feront que "ça reparte très fort dès la rentrée", selon les observations du Président lors du dernier Conseil des ministres.
Crédit photo : Didier Plowy / Ministère de la Culture et de la Communication
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