La liste des méthodes mises à l'index dans le rapport de la Miviludes (présenté au Premier ministre ce 3 mars 2008) est longue. La psychogénéalogie se trouve en bonne place aux côtés de la sophrologie, du yoga méditation, de la musicothérapie et de différentes activités en vogue. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires dénonce surtout leur usage dévoyé par certains charlatans ou thérapeutes dit "déviants" qui conduit des adeptes à la création de faux souvenirs, pouvant avoir des répercussions néfastes sur la cellule familiale.
La Miviludes fait largement référence à l'analyse de Delphine Guérard sur le phénomène des souvenirs induits et les fausses allégations d'abus sexuels. Cette psychologue clinicienne à l'association Alerte faux souvenirs induits (AFSI) évoque ainsi la psychogénéalogie :
L'on retrouve souvent des techniques apparentées à l'analyse transgénérationnelle et à la psychogénéalogie. Elles sont également détournées de leur visée initiale. En effet, on rencontre alors une conception particulière de la généalogie : il faut quitter sa généalogie malade ; toute généalogie est condamnée à la répétition ; l'individu est prisonnier de répétitions familiale, sociale et religieuses.
Pour appuyer son propos, la Mission interministérielle cite la spécialiste du sujet, avec un extrait du numéro de décembre 2007 de Psychologies Magazine. Anne Ancelin-Schutzenberger, thérapeute et fondatrice de la psychogénéalogie, alerte les lecteurs sur les dérives possibles :
Aujourd'hui, n'importe qui peut se prévaloir d'utiliser la psychogénéalogie sans avoir suivi une formation sérieuse, à la fois universitaire et clinique. Certains ont une telle ignorance du sujet qu'ils font des erreurs grossières d'analyse et d'interprétation et mettent leurs clients sur de fausses voies.
Au nom de la psychogénéalogie et de ses "généalogies malades", Johannes Kepler n'aurait jamais été l'astronome qu'on sait et n'aurait jamais formulée les lois mathématiques régissant le mouvements des planètes sur leur orbite ni calculé l'orbite de la planète Mars (excusez du peu ...) et Léonard de Vinci serait resté le bâtard d'un notaire et d'une modeste paysanne de Toscane (peut-être même d'une esclave). Retricoter l'histoire familiale par la généalogie peut parfois être utile, mais entre les mains des vrais psychologues et à côté d'un travail sur la parole et le vécu de la personne, pas manié par des confrères des mamamouchis de la voyance et du fric réunis. Toujours se méfier des "machins" du prêt à porter de la pensée.
Rédigé par : Louise | 14 août 2008 à 13:18