Fin mars, un lot d’archives de l'homme politique français Aristide Briand (1862-1932) a été retiré d'une vente 'controversée" (comme le signalent deux généalogistes aux aguets, Guillaume Roelly sur le blog de Francegenweb et Serge Busiau sur Geneablog). Cette affaire relance la question de la dilapidation d’une partie de notre patrimoine.
Ce retrait a été possible par l'intervention de l'Etat et par le fait que ce lot mélangeait indistinctement documents privés et publics. "Cette affaire illustre bien la politique que l’Etat peut mener, souligne Pascal Even, conservateur général aux Archives de France. Monsieur Briand avait gardé des archives dépendant du domaine public qui ont fait l’objet d’une revendication. Si tel n’avait pas été le cas, l’unité de fonds disparaissait et aurait constitué une perte pour la collectivité." Responsable de la politique archivistique, il apporte toutefois un bémol : "il ne peut pas y avoir de revendication de l’Etat sur les documents autres, de nature privée."
D’autres fonds de notre patrimoine risquent-ils d’être démembrés, dispersés à l’étranger et perdus ? Le risque est réel. Guillaume Roelly appelle à la vigilance, à l'approche des différentes ventes de papiers anciens :
Il est nécessaire que l'information sur leur vente circule afin que les directeurs d'archives soient informés des ventes et puissent intervenir lorsqu'elles sont illégales ou préempter lorsqu'elles sont intéressantes pour le patrimoine national.
Tout un réseau d’archivistes français, de particuliers, d’héritiers, d’associations… est mobilisé, de manière informelle. Une auto-vigilance qui satisfait pleinement Pascal Even : "Quand les papiers sont en péril, il y a une mobilisation des acteurs du patrimoine. Dans le cas des documents de Monsieur Briand, nous avons été alertés par tout le monde, les associations, les institutionnels, les associations nazairiennes et nantaises, la Chambre des députés…"
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