Le rituel est bien huilé : levée des couleurs, remise de décorations, allocutions, Marseillaise et dépôt de gerbes. Les cérémonies à la mémoire des combattants se succèdent à l'identique, mais les forces vives et la population peinent à suivre. On ne compte pas moins de neuf journées nationales annuelles, auxquelles s'ajoutent des célébrations ponctuelles ou locales.
Comment poursuivre ces commémorations patriotiques, alors que les acteurs de ces conflits, ou leurs représentants, sont de moins en moins nombreux ? Dans une interview accordée au Figaro le 11 mai dernier, Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, avance l'idée d'une date unique, fixée au 11 novembre :
Pourquoi ne pas faire, comme beaucoup de pays, un "Memorial Day" ? Pourquoi ne pas instaurer une date dédiée aux hommes et aux nations, autour des valeurs de la République, de la paix, du respect des droits de l'homme ? Peut-être que le 11 novembre pourrait remplir ce rôle.
Une commission pilotée par l'historien André Kaspi devrait rendre un rapport à ce sujet fin juin. Elle a pour mission de "formuler des propositions qui permettraient aux citoyens, et notamment aux jeunes, d'être plus largement associés à ces événements et de mieux s'approprier ces cérémonies.
L'idée fait son chemin, comme le constate le quotidien régional Var-Matin qui est allé à la rencontre des anciens combattants le 8 mai dernier :
Au Pradet, Paul Vivant, président de la section locale de la Fédération des anciens combattants et victimes de guerre, a même suggéré en début d'année, de rassembler ses camarades, toutes associations confondues, pour célébrer les principales cérémonies. "Nos associations sont vieillissantes. A plusieurs, nous pourrions mieux organiser les repas et les rassemblements. Nous serions environs 300 personnes."
Mais cette position ne fait pas l'unanimité. Dans ce même article, Jean Lipiarski, président de la Maison du Combattant à Toulon (83), s'oppose à cette éventualité :
Si l'on supprime toutes les manifestations, il n'y aura plus de mémoire. Les jeunes ne vont plus rien savoir de leur passé. Moi, je totalise 1 176 célébrations, et j'en suis fier. Nous, on continuera à suivre les recommandations du guide des cérémonies patriotiques édité par la préfecture.
Photo : Cérémonie à Saint-Georges d'Espéranche (38)
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