Connait-on vraiment les racines de la "petite sœur des chiffonniers" ? De registres paroissiaux en registres d'état civil, Jean-Louis Beaucarnot a retrouvé la trace de ses ancêtres.
Soeur Emmanuelle se nommait à l’état civil Madeleine CINQUIN et était née à Bruxelles le 16 novembre 1908. Elle était la fille d’un couple franco-belge : Jules CINQUIN et Berthe LENSSENS (patronyme belge, variante des plus fréquents Lensen et Lenzen).
Son père, qui s’était noyé sous ses yeux sur la côte d’Ostende lorsqu’elle avait six ans – une circonstance qui a dit-on beaucoup compté dans sa vocation – avait importé en Belgique une affaire familiale de lingerie, que sa propre mère avait dirigée à Saint-Omer, d’où la famille était originaire, avec toutefois des ramifications très diverses.
Cette grand-mère maternelle qui, une fois veuve, avait assumé la direction de l’affaire, se nommait Laure Mélanie DREYFUS. Née à Saint-Omer en 1851, elle était issue, par sa mère, née Clémence Catherine TARTAR, de familles implantées dans cette région (Saint-Omer, Blendecques…) depuis la nuit des temps, tout en ayant pour ancêtres paternels des Juifs alsaciens, avec les familles DREYFUS, STERN LOEBEL, LEVI…
L’arrière-grand-père de sœur Emmanuelle, nommé Emmanuel Moïse Augustin Dreyfus, qui avait sans doute créé l’entreprise de lingerie, était quant à lui natif de Wissembourg, dans le Bas-Rhin, où son père avait été commerçant et aubergiste et où son arrière grand-père Herz-Löwel Dreyfus, né au début du XVIIIe siècle, avait été "prévôt des Juifs", autrement dit représentant de la communauté juive.
Du côté paternel, le grand-père de sœur Emmanuelle, Jules Antoine CINQUIN, venu se marier à Saint-Omer, était natif de Lyon : il était le fils d’Antoine CINQUIN, ouvrier boisselier, qui avait épousé dans cette ville en 1837, Catherine BELINGARD, ouvrière sur soie. En remontant l’arbre généalogique, on trouve ensuite Charles CINQUIN, bennier (synonyme de boisselier), fils d'un certain Benoît CINQUIN ; il épousa Claudine GUILLERMET (ou GUILLERMAIN) en 1805 à Charentay.
CINQUIN : patronyme porté par environ 350 foyers, peut-être monophylétique, ayant son berceau aux confins du Rhône (nord du Beaujolais : Beaujeu, Quincié-en-Beaujolais, Saint Didier-sur-Beaujeu, Les Ardillats, Ouroux…) et de la Saône-et-Loire (Germolles-sur-Grosne, Tramayes, Saint Léger-sous-la-Bussière…). La branche dont est issue sœur Emmanuelle est originaire du village de Vernay, à une dizaine de kilomètres à l’Ouest de Beaujeu, où l’on peut la remonter jusqu’au couple Claude CINQUIN / Benoîte AUGRIS, mariés vers 1680.
(c) Gérard Bedeau / France 3. La chaîne consacre une soirée spéciale à soeur Emmanuelle ce lundi 20 octobre à partir de 20h50.
Apparemment non, compte tenu de la fréquence de ce nom. A approfondir...
Rédigé par : Charles Hervis | 21 octobre 2008 à 13:46
Est-ce la même branche Dreyfus que celle de l'affaire Dreyfus ?
Rédigé par : Sylvie GSELL | 21 octobre 2008 à 10:59