A l'occasion du 90e anniversaire de l'Armistice de la Première Guerre mondiale, le ministère de la Défense enrichit son offre numérique et met en ligne la belle collection des journaux des marches et opérations, communément appelés JMO. De quoi s'agit-il ? Tout simplement des registres où était consignés la vie des poilus et, de façon plus arithmétique, les pertes et les blessés. Dans le récent numéro spécial de La Revue française de Généalogie, consacré à la Grande Guerre, Le généalogiste professionnel Jérôme Malhache consacre un longue article à la composition et à l'utilisation généalogique de ces ressources, fortement prisées par les lecteurs du service historique de la Défense :
Un compte-rendu journalier, dressé sur le vif, d'après l'observation des évènements en cours. [...] Voulu comme la "boîte noire" de l'unité en campagne, le JMO va donc permettre au chercheur, non pas de découvrir les faits et gestes d'un seul individu (sauf cas exceptionnel de l'action d'éclat), mais de suivre les mouvements du groupe, de cantonnements en combats, jour après jour. Son intérêt est de nous rendre un contexte, de brosser une toile de fond, datée et authentique.
Les internautes vont ainsi pouvoir s'immerger, grâce aux 3,3 millions de pages numérisées, au coeur de la vie de certains de leurs ancêtres. Il suffit de se connecter au site Web de Mémoire des hommes où sont déjà disponibles les fiches des "Morts pour la France". Ce site Internet profite de l'occasion pour arborer une nouvelle interface plus en règle avec la charte graphique des autres sites du ministère de la Défense. Comme pour la consultation des JMO papier, la connaissance du numéro de régiment (ou de la cote du carton) est indispensable pour accéder au registre désiré. La navigation est chronologique.
A ce jour, les originaux sont conservés au département de l'armée de terre du service historique de la Défense dans la sous-série 26N. Ils constituent une masse de 1.370 cartons représentant plus de 20.000 volumes, des registres 26 X 18 cm comme le prévoyait l'instruction, mais souvent aussi de simples cahiers d'écolier. Le gros de la numérisation a été établi à partir des microfilms réalisés il y a plusieurs années. Pendant plusieurs mois, ces précieux documents ont été numérisés pour atterrir ces jours-ci sur votre poste informatique. Seuls les microfilms sont accessibles en salle de lecture, les originaux étant réservés à de rares occasions.
Rectification:
toute la numérisation s'est faite à partir des originaux, aucun microfilm n'a été utilisé.
Rédigé par : M | 05 novembre 2008 à 09:41