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Généalogie d'un beatnik

Les livres parlent rarement de recherche généalogique. Aussi, ne manquez pas Jack Kerouac, Breton d'Amérique qui vient de paraître aux éditions Le Télégramme. Il relate l'histoire croisée de deux destinées : celle de Jack Kerouac, icône de la beat generation et celle son ancêtre Urbain François Le Bihan, un fieffé menteur débarqué au Québec en 1727 en provenance de sa Bretagne natale. Le livre se lit comme un roman, mais tout est vrai.
Jack Kerouac, décédé en 1969 âgé seulement de 47 ans est un écrivain devenu bien malgré lui une icône des années 1960. Ses deux œuvres les plus connues sont Sur la Route et Les clochards célestes qui sont des hymnes à la liberté, au voyage, à la sagesse boudhiste... et à la découverte de toutes les sensations procurées par les drogues. Des millions de jeunes gens des années 60 se sont reconnus dans ce précurseur des hippies, même s'il n'en fut jamais un.
Tout l'intérêt du livre réside dans la quête généalogique secrète de Jack Kerouac. Il recherchait son ancêtre français et malgré plusieurs voyages dans notre pays ne parvint jamais à retrouver sa trace. L'énigme des origines du premier Kerouac arrivé sur le sol américain a été résolue en 1999 et expliquée par la généalogiste Patricia Dagier, co-auteur de ce livre. Quand tout le monde cherchait Maurice-Louis-Alexandre Le Bris de Kervoach, il fallait deviner que l'aïeul, fils d'un notaire de Huelgoat avait quitté la France par peur d'être traduit en justice et avait caché ce lourd passé sous ce faux nom, jamais avoué, pas même à sa famille ! L'enquête généalogique est passionnante et l'évocation de la figure et de l'oeuvre de Jack Kerouac est bienvenue en ce 40e anniversaire de sa mort.

Jack Kerouac, Breton d'Amérique, Patricia Dagier et Hervé Quéméner, éditions Le Télégramme,18€.

Les Archives des Landes envisagent d'autres mises en ligne

Pour les Archives départementales des Landes, la mise en ligne de son état civil ancien (que nous vous avons annoncée la semaine dernière) n'est qu'un début. Elles envisagent d'étoffer cette offre, d'ici un an et demi, avec des documents supplémentaires, "à condition d'avoir résolu d'ici là les problèmes techniques rencontrés", tempère l'une des responsables du projet. Cette liste comprend :

• les délibérations du Conseil général de 1789 à 1989 ;

• les documents d'archives de la Subdélégation de Bayonne et Ponts et Chaussées (1 C 131-152) ;
• les tables du recrutement militaires (1878-1935) ;
• les documents iconographiques (cartes, plans, gravures...) dont les instruments de recherche sont déjà accessibles en ligne ;
• la reprise normalisée d'instruments de recherche soit sous forme PDF, soit en XML-EAD.

Du nouveau aux Archives du Cantal

Le Cantal poursuit sa politique active de mise en ligne d'actes anciens de l'état civil. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les généalogistes sont écoutés ! Jugez-en par vous même : on trouvait déjà sur le site Web des AD15, la série départementale de l'état civil, c'est à dire le double de la collection dite du greffe. Ces actes s'étendaient déjà sur une période allant du XVIIIe siècle à 1906. Mais comme chacun sait, cette collection est souvent moins complète que l'originale, surtout aux débuts des registres paroissiaux. La nouveauté, c'est donc la mise en ligne de la collection originale avec des actes remontant parfois au XVIe siècle et allant jusqu'à 1800. De quoi combler bien des lacunes...
Mais ce n'est pas tout. Outre l'état civil, le site contient également des tables alphabétiques de registres matricules, des listes nominatives de recensement, des tables de successions et absences... Et prochainement sont annoncés les premiers registres de notaires, grâce à la précieuse collaboration des généalogistes bénévoles de l'association APROGEMERE et pour l'été, le site devrait s'enrichir de plusieurs milliers d'images de la photothèque et d'articles de revues savantes concernant le Cantal. Enfin, les AD 15 n'oublient pas d'appliquer la nouvelle loi sur les archives. La mise en ligne des actes de naissance et mariage de 1907 à 1932 et des actes de décès de 1907 à 1950 est prévue pour 2010. Depuis quelques jours, la nouvelle version du moteur de recherche permet de notables progrès des performances d'affichage des résultats. Elle préfigure la nouvelle interface de consultation de l'état civil (annoncée pour ce mois-ci) et, grande nouveauté, l'indexation collaborative des dates et des patronymes.

Cologne lance un appel aux bénévoles

Un mois après la catastrophe de Cologne qui a vu s'effondrer l'immeuble des archives de cette ville, un appel est lancé pour trouver des bénévoles. Le 3 mars, le bâtiment de 6 étages datant de 1971 était littéralement soufflé de l'intérieur et s'effondrait sur lui-même, sans doute en raison des travaux de la ligne de métro située juste en dessous. Dans ce terrible accident, deux personnes ont perdu la vie, sans compter une autre perte, immense elle-aussi, de nature culturelle. Les archives municipales détenaient des documents inestimables comme les archives de l'écrivain Heinrich Böll, des partitions d'Offenbach, des lettres d'Hegel, des édits de Napoléon ou encore une collection de documents médiévaux parmi les plus riches d'Europe...
Malgré la pluie qui tombe sur les ruines, la ville de Cologne tente le maximum pour essayer de sauver ce qui peut être encore sauvé. Son appel à l'aide est relayé par le Comité Français du Bouclier Bleu, une association internationale de sauvegarde du patrimoine culturel en cas de conflit ou de catastrophe. Si vous êtes disponibles et pensez pouvoir vous rendre utile, et si vous avez quelques connaissances en manipulation et/ou classement de documents anciens, vous pouvez répondre à cet appel. L'association qui est très organisée prévoit même des sessions de formation pour apprendre les gestes de récupération des archives endommagées. Si vous n'en croyez pas vos yeux, jetez un coup d'oeil sur les photos mises en ligne (fichier PDF) par l'équivalent de l'école des chartes allemande : le spectacle de désolation est éloquent.

La liste des sites Internet d'archives est sur GénéInfos

Depuis quelques jours, une carte de l'état civil en ligne est apparue sur GeneInfos. Nous vous avons expliqué ici son fonctionnement. Mais cette carte est décidément pleine de ressources : le menu déroulant donne également accès à l'ensemble des sites Internet ouverts par les services d'Archives départementales en France, qu'ils aient placés ou non des fonds en ligne. Par ce menu déroulant, vous accédez ainsi aux informations de base utiles pour préparer un déplacement (adresse, horaires d'ouverture, téléphone, etc.). A ce propos, vous remarquerez que 5 Conseils généraux n'ont pas jugé utile de faire figurer sur leur site au moins l'adresse des Archives départementales, un service qui dépend intégralement de l'échelon départemental. Les noms ? Le Finistère, la Marne, la Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon et la Polynésie française. Pour le Finistère, c'est d'autant plus étonnant que le Conseil Général va prochainement mettre en ligne un nouveau site entièrement revu. Pas plus que dans la précédente version, il ne semble prévu de placer trois lignes sur les archives départementales. Etonnant lorsqu'on connaît le budget consacré à la Culture, aux sports et loisirs chaque année par l'assemblée départementale : 24.6 millions d'euros (chiffre 2007), dont une part significative revient aux deux sites d'archives de Quimper et de Brest... 

L'état civil des Landes est en ligne

Scoop GénéInfos : l'état civil ancien des Landes est en ligne ! Annoncée depuis de long mois, cette arrivée sur Internet est effective depuis ce matin (7 avril 2009). Certes, le système est encore en test et les archives annoncent de nombreuses lacunes possibles et demandent d'ailleurs la plus grande indulgence aux internautes qui risquent de connaître des problèmes de consultation et des problèmes de compréhension du système. Mais l'essentiel est fait : la totalité des registres paroissiaux et la presque totalité des registres d'état civil de ce département sont consultables sur ce site.
Pour visualiser les actes, téléchargez d'abord le mode d'emploi (attention, fichier Word), sinon, vous risquez de ne rien comprendre. Ensuite, allez dans recherche rapide et tapez le nom de la commune. Utilisez le nouveau visualisateur avec patience, il est original, mais visiblement, nécessite encore quelques réglages... Saluons au passage le sens du symbole des archives des Landes : le département 40 ouvre le 40e site Internet d'archives anciennes en ligne !

Fidèles à Draguignan, Les archives varoises mettent un pied à Toulon

Contrairement à la plupart des autres services, les Archives du Var ne sont pas installées dans le chef-lieu, mais à Draguignan. C'est un héritage de l'histoire mouvementée de ce département, dont Toulon est redevenu la préfecture uniquement en 1974 (à découvrir dans le n° 179 de La Revue française de Généalogie). Que les Toulonnais se rassurent : un bâtiment supplémentaire verra le jour sur leurs terres en 2015-2016 pour accueillir les archives contemporaines, postérieures à 1940.

Les Archives n'en restent pas moins fidèles à Draguignan, où la construction d'un nouveau bâtiment est à l'étude pour conserver les fonds historiques. Associé à la médiathèque et au conservatoire de musique de la communauté d'agglomération dracénoise, il formera le pôle culturel Chabran (du nom de l'ancienne caserne sur le terrain de laquelle il sera érigé) dont la livraison est prévue pour le printemps 2012.

AD en ligne : cliquez sur la carte !

Voici un outil pratique pour visualiser d'un coup d'œil tous les sites Internet des archives départementales ayant placé de l'état civil ancien en ligne. Il y en a actuellement 39, les liens seront ajoutés dès l'ouverture des sites suivants. Cette carte s'utilise de deux manières : soit en cliquant directement sur l'un des départements en bleu signalé par son numéro, soit en utilisant le menu déroulant figurant en dessous de la carte. Pour un accès plus facile, cette carte est accessible désormais directement depuis la colonne de gauche de GénéInfos et bien sûr en cliquant ici.

Petit problème technique bientôt résolu : le menu déroulant ne fonctionne pas encore.

Les noms de l'abolition

Suite à l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, les Nouveaux libres ont reçu un patronyme. 160.000 personnes furent ainsi "nommées" en Guadeloupe et en Martinique, entre 1848 et 1862, selon l'association Généalogie et histoire de la Caraïbe.
Pour aider les descendants d'esclaves à s'inscrire dans cette filiation, la mairie de Paris accueille, jusqu'au 25 avril 2009, une exposition - construite comme un Mémorial par le comité Marche du 23 mai 1998 (CM98) - présentant sous forme de panneaux grand format, les prénoms suivis des numéros de matricule et des patronymes attribués par l'officier de l'état civil.

La mémoire d'outre-mer bénéficie d'une seconde exposition, composée de photographies de Samia Massaoudi et de Mehdi Lallaoui, de documents d'époque et d'objets personnels rassemblés par l'association Au nom de la mémoire. Elle retrace ainsi l'itinéraire des 70.000 Antillais venus en Métropole entre 1963 et 1981 par l'intermédiaire du bureau pour le Développement des migrations intéressant les départements d'outre-mer -BUMIDOM).

Les expositions "Les noms de l'abolition" et "Les Antillais d'ici" sont accessibles du lundi au samedi, à l'Hôtel de ville, de 10h à 19h (fermetures les 6, 7 et 13 avril 2009).

(c) Mairie de Paris/Christian Michel

Mayotte reconstitue son état civil

La création du 101^e département français est en bonne voie : fin mars, les Mahorais ont approuvé le projet de départementalisation de Mayotte (lire l'article du journal Le Monde ici). Cela induit une série de changements juridiques, avec l'adoption du droit commun au détriment des préceptes de la religion musulmane qui régissaient la vie des habitants depuis plus de 150 ans.

 L'état civil est directement concerné par cette évolution, comme nous l'explique Michel Delberghe dans l'édition du Monde datée du 28 mars 2009 :

Dès 2001, une commission de révision de l'état civil (CREC), présidée par un magistrat et composée de 39 personnes, s'est mise à l'ouvrage. Commune par commune, elle tente de reconstituer l'histoire et de donner une nouvelle identité aux Mahorais inscrits jusque-là sur une "carte jaune" délivrée par les cadis. La CREC doit rechercher les documents ou les preuves, y compris orales, qui remontent sur une période de quatre-vingt-dix ans pour les actes de naissance, cinquante ans pour les mariages et trente ans pour les enterrements. La tâche est d'autant plus complexe que les anciens registres se révèlent approximatifs. Dans la tradition musulmane, on est "fils ou fille de", sans patronyme. On naît "vers...", sans autre indication qu'une date incertaine ou la référence à un événement climatique.

Les missions parlementaires du Sénat, à l'automne 2008, et de l'Assemblée nationale, en février, ont découvert avec effarement des documents endommagés par les termites ou les intempéries. Voire inexistants après le transfert de la capitale de l'archipel de Dzaoudzi (Mayotte) à Moroni (Comores) jusqu'à l'indépendance en 1974.

Le choix d'une nouvelle identité a révélé des surprises. L'absence de concertation dans certaines familles a produit des dénominations différentes. La polygamie, interdite depuis 2005, a aussi été source de difficultés. "Nous avons enregistré des Chirac, des Thuram, et des Zidane, mais pas encore des Sarkozy ou des Obama", note Haïdar Attoumani Saïd, responsable du service de la ville de Koungou, au nord de l'île. Il relève aussi la difficulté de faire comprendre des actes rédigés en français par une majorité de gens qui ne parlent pas la langue.

Les élus espèrent achever l'opération fin 2010, mais des doutes persistent. Une autre échéance est fixée à 2014, date de l'instauration des impôts locaux, pour la révision des registres du cadastre, de l'enregistrement du foncier et des titres de propriété inexistants.