Un généalogiste professionnel démarre son activité dans l'Ariège. Philippe Français profite du nouveau dispositif d'auto-entrepreneur pour se lancer dans l'aventure, avec sa femme.
Son interview, publiée dans La Dépêche il y a une semaine, donne un parfait éclairage sur la manière, pour un passionné de généalogie, d'envisager un tel métier. Pour créer sa société Ariège généalogie, Philippe Français s'appuie sur dix années d'expérience, à la recherche de ses propres racines familiales. Il propose une palette d'activités : bien sûr, mener des travaux pour des particuliers sur l'Ariège et 42 autres départements, mais également assurer des formations "de trois niveaux différents" et apporter "un plus par rapport à la difficulté de lecture".
Dans un premier temps, il souhaite conserver son autre emploi, à temps partiel (80 %), histoire de se constituer une base de clientèle. "La demande est dure à cibler car tous les clients sont des particuliers. Il est certain que j'ai tout un travail de contacts à réaliser avec des associations, commerces et hôtels", avoue-t-il.
Stéphane Cosson en est également conscient. Généalogiste familial depuis près de dix ans, ce Tarnais alimente régulièrement la blogosphère de son analyse sur le métier, à partir de ses expériences heureuses et malheureuses. Dans une note publiée ce week-end, il réagit à l'interview :
Je me demande si parfois certains réalisent des études de marché avant de se lancer. Vouloir devenir généalogiste professionnel, c'est bien. Mais quand même, pas n'importe comment et pas à n'importe quel prix. Il me semble que cela doit se réfléchir un minimum. [...]
Comme cela a priori, il n'est pas dans la réalité de la profession. Il propose 42 départements en plus de l'Ariège où il habite, des formations, en statut d'auto-entrepreneur, avec seulement 20% de son temps puisqu'il garde son travail à côté à 80%. Même si sa femme l'aide à temps plein, ce n'est pas réaliste pour moi. [...] Pour moi, il ne vise pas le bon public en visant les étudiants, les hôtels et les commerces. Le public du généalogiste professionnel n'est pas là. Ce ne sont pas eux qui commandent. Même s'il semble réaliser qu'on y vient sur le tard. Le public généalogiste est un public de seniors presque exclusivement. En tout cas ceux qui me commandent.
Alors peut-on transformer une passion en une activité professionnelle ? Philippe Français est-il parti sur de bonnes bases ? Souhaitons lui de répondre positivement à cette double question.
(c) Photo DDM / La Dépêche
Bonjour,
Merci pour vos éclairages. Cela me paraît plus logique, même s'il me semble qu'interroger les généalogistes déjà sur la place (nous somme deux à temps plein sur Midi-Pyrénées et une autre personne à temps partiel à ma connaissance) aurait été en plus une bonne approche. Pour une étude de marché : qu'est-ce qu'ils proposent ? Depuis quand sont-ils installés ? Que faisaient-ils avant ? Quelle est leur formation ? Depuis combien de temps font-ils de la généalogie ? Qu'est-ce qu'ils gagnent ?
Sinon, tant pis je vais créer la polémique.
Selon le site officiel de l'autoentrepreneur, ce statut s’adresse en particulier aux personnes qui ne veulent pas nécessairement créer une société commerciale pour exercer leur nouvelle activité et souhaitent pouvoir débuter ou arrêter facilement leur activité indépendante, que vous soyez étudiant, salarié, fonctionnaire, demandeur d'emploi ou retraité.
Pour démarrer son activité, il existe d'autres structures dans lesquelles on peut apprendre tout ce qui est commercial, que ce soit les coopératives d'activités, les pépinières ou autres structures approchantes. Cela permet de démarrer en étant accompagné. Ce que ne permet pas ce statut à mon sens. Et on sait que l'accompagnement est primordial pour la réussite d'une entreprise, surtout dans les trois premières années.
Cela permet aussi d'acquérir la mentalité de l'entrepreneur. Un entrepreneur, il n'a pas de RTT, pas de 35 h, pas de week-ends ou de vacances les premiers temps. Si c'est pour un complément de revenu, le RSA existe aussi dans ce sens si vous êtes travailleur pauvre.
Ce n'est pas vis-à-vis de vous mais ce statut me choque. Profondément. Parce qu'il oublie l'accompagnement et peut faire croire à la facilité de l'installation, du départ. La mentalité est différente entre un entrepreneur qui ne vit que de cela, qui lâche toute la sécurité du travail salarié, qui en assume toutes les conséquences et quelqu'un qui y va sous ce statut. Parce que les échéances financières, les sous qu'il faut sortir trimestriellement, ou mensuellement, c'est la carotte qui fait qu'on va les chercher, qu'on court la clientèle, qu'on se défonce pour elle parce qu'il y a ces échéances obligatoires.
Rien de particulier, une fois encore, contre vous. C'est le statut d'auto-entrepreneur qui ne me plaît pas.
Très cordialement,
Stéphane Cosson
Rédigé par : Stéphane Cosson | 26 juin 2009 à 09:16
Bonjour,
je vois que l'article dans la Dépêche provoque de nombreuses réactions...
Sans rentrer dans le débat du statut d'auto-entrepreneur, je voudrais apporter deux précisions qui me semblent indispensables. L'article a été fait sous forme d'interview et je n'ai pas eu la possibilité de le relire avant parution, ce qui m'aurait permis de corriger quelques points importants :
- je n'ai jamais dit au journaliste que ma clientèle pourrait être des étudiants ou des commerces ! Je comprends vos réactions sur ce point. J'ai dit que c'était des particuliers soit passionnés de généalogie voulant un appui d'un professionnel, soit des personnes souhaitant faire un cadeau à un proche. Le journaliste m'a posé la question si nous comptions embaucher au cas où cela marche. Je lui ai répondu que cela était fort peu probable et il a ajouté, recevoir des étudiants dans le cadre de recherches et j'ai dis pourquoi pas...
Quant aux commerces, je n'ai parlé en aucun cas de clients mais de partenariats éventuels comme les hôtels qui pourraient héberger les personnes souhaitant suivre une formation de 3 jours par exemple.
La prochaine fois, nous demanderons un droit de regard avant parution ce qui nous évitera d'être pris pour des "nuls"...
- Mon épouse est la chef d'entreprise à plein temps et moi je l'appuie sur la com, contact client et saisie dans Hérédis 10 Pro
- Comme dit M Cosson, il faut un certain temps pour acquérir une clientèle et une réputation, je suis d'accord. Par conséquent, il n'y a pas de problème à débuter avec 120 % de temps de travail ! Et si d'ici 3 ans, cela marche bien (comme M Cosson), pourquoi pas me mettre à 50 % en plus de mon épouse...
Ceci étant dit, j'ai déjà des commandes au bout de 15 jours...
Cordialement
Philippe FRANCAIS
Rédigé par : Philippe FRANCAIS | 23 juin 2009 à 10:23
ah là là Charles,
vous allez encore me faire faire des amis dans la profession, je le sens, si si, je le sens bien. Personnellement, je n'avais nommé personne. Mais bon, je m'assume très très bien, heureusement.
Je vais positiver en disant que m'est reconnue cette expertise dans ma profession. On va le faire comme cela. Avec humour toujours.
Rédigé par : Stéphane Cosson | 16 juin 2009 à 11:53
Bonjour.
Tout d'abord, je suis d'accord avec Stéphane COSSON : Philippe FRANCAIS n'a pas bien saisi à qui il s'adresse. On se demande vraiment ce que les commerces et les hôtels viennent faire dans cette histoire ... Quant aux étudiants, ils n'ont de toute façon pas les moyens de faire appel à un professionnel. On se demande vraiment à qui il a bien pu demander conseil !
Ce qui est presque plus grave encore, c'est le statut choisi. L'"autoentreprise" est une des plus réussies des arnaques de nos gouvernants actuels : il est bien regrettable de faire de la publicité à un tel statut (protection sociale quasi inexistante, imposition plus qu'aléatoire et de toute façon au-delà de ce qu'un autre statut amènerait, ...).
Bon courage aux inconscients !
Rédigé par : Yves BLAIZOT | 15 juin 2009 à 12:57