Claude Chalet a écrit un livre de ses souvenirs d'enfance à la ferme, au Dresny à Plessé (44). C’est également un témoignage de ce qu'était cette vie rurale des années cinquante. En un demi-siècle, la vie à la campagne a en effet bien changé, c'est pourquoi ce récit prend la dimension d'une mémoire paysanne.
Mais à l'origine de l'écriture de ce livre, il y a d'abord le souci de la mémoire familiale puisque cet instituteur; Baulois d'adoption, a sept frères et sœurs (il est le cinquième). Leur père élevait des bêtes et cultivait les champs pour nourrir les animaux et la famille. "On vivait en autonomie. On avait les céréales pour le pain, le sarrasin pour les bêtes et les galettes, le maïs et l'avoine aussi pour les bêtes. On avait la viande, la volaille, le beurre. C'était rare qu'on achète quelque chose". La vie rurale était dure : "on faisait les fagots dès l'âge de dix ans". Et les repas guère variés : "c'était soupe aux choux ou lard aux choux". Si les ventres étaient pleins, la vie n'était pas à l'opulence. "On avait le minimum mais on était heureux, aimés par nos parents", souligne l'auteur. Mais elle lui a enseigné la nature, le travail et la solidarité.
Il égrène ses souvenirs (amis, fêtes paroissiales, guerre) de quatre ans et demi à quinze ans, âge où il entre au collège, en internat à Châteaubriant puis à Nantes, pour devenir instituteur. Reprendre la ferme familiale n'a jamais été envisagé comme une possibilité pour Claude Chalet, mais il reste très attaché à la terre et ne se fait pas prier pour retourner. La ferme est aujourd'hui exploitée par son neveu et il n'est pas rare qu’il y retourne pour lui donner un coup de main.
Un témoignage simple, bien écrit, une mémoire pour nos générations futures.
La terre m'a tant appris : mémoire d'un petit paysan de l'Ouest, Claude Chalet, éditions Siloë, 2008, 19 €.
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