Une pétition circule pour sauver le poste de directeur des Archives de France, à l'initiative de l'Association des archivistes français. Nous avons déjà évoqué ce projet de suppression de poste qui inquiète beaucoup les archivistes et a même provoqué une manifestation devant le portail des Archives Nationales à Paris en mars dernier. Cette fois-ci, c'est la prestigieuse Association des archivistes français (AAF) (1) qui lève la pancarte et dénonce avec la disparition de la Direction des archives de France, "la destruction d'un outil indispensable à la démocratie". Dans un communiqué de presse, l'AAF déplore cette réorganisation et la méthode utilisée, "diluer la Direction des archives de France dans une « Direction générale des patrimoines de France », sous couvert de la révision générale des politiques publiques (RGPP)". Les archivistes redoutent la baisse des effectifs et une remise en cause à moyen terme de la visibilité de la fonction Archives, voire son existence même. Et rappellent un rôle souvent oublié des Archives avec un grand A : constituer un outil de l'exercice de la démocratie. En effet, la conservation d'un dossier n'est jamais anodine et obéit à des règles actives et volontaires, dans une transparence administrative souhaitable, de manière à permettre à chacun de connaître les raisons qui ont poussé à conserver ou non telle ou telle archive. Pour l'AAF, c'est cette organisation archivistique élaborée qui est menacée si l'on affaiblit l'autorité placée à la tête des Archives. Un autre argument est employé par l'association et ne manque pas de toucher les généalogistes : si le poste de Directeur des Archives de France disparaissait, n'aurait-on pas à craindre d'autres menaces comme la baisse des moyens avec les conséquences que l'on imagine : suppression massives d'archives, disparition du conseil et de l'aide scientifique aux lecteurs, horaires d'ouverture à la baisse, disparition de services départementaux au profit de services régionaux, etc... En ces temps d'incertitudes, les imaginations ont vite fait d'échafauder tous les scénarios ! Et le nouveau ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a jusqu'ici soigneusement évité le sujet.
(1) L'AAF a été fondée en 1904, elle regroupe plus de 1200 adhérents soit une large majorité des responsables et des professionnels des services d’archives publics et privés.
Une réorganisation est parfois souhaitable afin d'évoluer en mieux pour l'INTERET GENERAL.
Le danger est l'immobilisme.
Rédigé par : lobservateur | 21 octobre 2009 à 15:16
Ce n'est pas un poste qui disparait, c'est toute la structure et toutes ses missions de la seule administration en France de niveau national à s'occuper de la politique archivistique de la France qu'on raye d'un trait de plume. On détruit un fleuron et un symbole. C'est une régression dramatique, indigne de la France : on en revient au XIXème siècle, quand les archivistes voyaient les archives se détruire sous leurs yeux sans pouvoir rien faire. Le ministre peut bien poser la première pierre de Pierrefitte, le nouveau Centre des Archives nationales, il contribue bel et bien avec ce gouvernement à la destruction des archives en France.
Rédigé par : Cassandre | 23 septembre 2009 à 04:17