Mi-mars, l’annonce du décès de Jean Ferrat, à l’âge de 79 ans, l’a tristement ramené sur le devant de la scène et a suscité depuis l’intérêt de nombreux généalogistes. Si sa sympathie pour le communisme et ses prises de position sont connues, ses origines le sont, elles, beaucoup moins. Laurence Abensur-Hazan, généalogiste professionnelle à Paris, spécialiste des familles juives, nous éclaire sur ses racines familiales .
De son vrai nom, Jean Tenenbaum, Jean Ferrat est né à Vaucresson (Hauts-de-Seine), le 26 décembre 1930. Il était le benjamin des enfants de Mnacha, dit Michel, Tenenbaum, bijoutier, né le 15 août 1886 en Russie, et de Antoinette Malon, fleuriste et parisienne, née dans le 4e arrondissement le 8 novembre 1888.
Son père, juif ashkénaze, est arrivé à Paris au début du 20e siècle, fuyant sans doute les pogroms qui sévissaient régulièrement dans ces contrées. D’après son acte de mariage, célébré le 8 décembre 1917 à Paris 3e, Mnacha Tenenbaum était originaire d’Ekatermedar (aujourd’hui appelée Krasnodar) où ses parents, Samuel Tenenbaum et Broucha Gellerstein, déjà morts à cette époque, sont probablement décédés. Jean Ferrat ne les a donc jamais connus et disposait de peu d’informations sur son ascendance paternelle, d’autant que son père fut déporté de Drancy par le convoi n°39 en septembre 1942 et mourut à Auschwitz le mois suivant. Jean avait alors 11 ans et sera, comme tant d’autres, "adopté" par la Nation. Il n’oubliera jamais qu’il devait sa survie aux résistants communistes, tout comme il n’oubliera jamais ses origines. Le texte de "Nuit et brouillard", écrit en l’espace d’une journée, en témoigne.
A l’époque de leur mariage, ses parents habitaient encore à Paris, au 132 de la rue de Turenne, quartier où demeuraient de nombreux juifs ashkénazes. Deux ans avant sa naissance, en 1928, son père fut naturalisé français.
Du côté maternel, Jean Ferrat est issu d’un milieu modeste. Ses grands-parents, Pierre Malon et Antoinette Geneix, étaient homme de peine et marchande des quatre saisons, professions mentionnées lors de la naissance de la mère de Jean. D’après leur âge à cette époque, respectivement 42 et 37 ans, on peut supposer qu’Antoinette avait des frères et sœurs. L’un des témoins lors de son mariage était d’ailleurs sa sœur aînée, Léontine, épouse Thureau, qui demeurait dans le même immeuble de la rue de Turenne, indice que les parents de Jean Ferrat s’étaient peut-être d’abord connus en tant que voisins…
Jean Ferrat grandira, lui, à Versailles. Devant interrompre ses études pour aider sa famille, il se lancera dans la musique, d’abord sous le nom de Jean Laroche, avant d’adopter celui de Jean Ferrat, en référence accidentelle à la ville de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Il connaîtra la célébrité à partir de 1960. En 1961, il épousa à Ivry-sur-Seine, la chanteuse Christine Sèvres, née Jacqueline Amélie Estelle Boissonnet, dont il adoptera la fille, Véronique.
Onze ans après le décès de son épouse, il se remarie avec Colette Laffont qu’il a laissé veuve le 13 mars 2010.
Merci pour ces précisions !
Rédigé par : Laurence Abensur-Hazan | 27 avril 2010 à 14:55
Merci pour ce complément d'information.
Rédigé par : Charles Hervis | 27 avril 2010 à 09:02
La branche maternelle MALON est originaire de Saint-Simon dans le Cantal.
A Antoinette MALON nous avons trouvé 3 soeurs et 1 frère tous nés dans le 4ème arrondissement de Paris.
Source : Genealogie92 - Jean-Claude Keller
Rédigé par : Poulain Raymond | 23 avril 2010 à 22:04