C'est un véritable "coup de sang" piqué par les archives départementales des Pyrénées Orientales ! Sur le site de cette vénérable institution, on peut lire un curieux message d'avertissement ponctué des mots "version piratée", "base incomplète et incorrecte", "mise en ligne sans autorisation"... Cela semble viser la démarche d'une association qui propose de consulter en ligne les fiches des internés des camps d'Argelès-sur-Mer et de Rivesaltes. Mais que se passe t-il donc aux AD 66 ? Contactée, la directrice confirme le message de mise en garde des lecteurs et précise : "Nous nous désolidarisons totalement de la démarche de l'association qui propose de consulter sur son site Internet www.retirada.org une vieille version d'un fichier que nous sommes en train de constituer".
Depuis plusieurs années, les archives départementales ont entrepris en effet la saisie de l’ensemble des fiches des réfugiés des camps d’Argelès et de Rivesaltes conservées dans le service. La base comptant plus de 70.000 entrées, elle est à ce jour achevée à environ 75% et nécessite de nombreuses corrections, car les fiches manuscrites sont difficiles à lire et sont rédigées recto-verso.
"Le problème est que ce fichier piraté présenté par cette association est bourré d'erreurs, on y reconnaît même nos fautes de frappe, car c'était l'une des premières versions. Depuis, nous avons effectué de nombreuses corrections. Et surtout, cela s'est fait sans notre accord", poursuit Christine Langé. A l'heure où les premières licences de réutilisation des données publiques font leur apparition, notamment un accord très remarqué entre la BNF et Wikimedia, cette reprise non autorisée fait tâche d'huile, alors que l'intérêt commun plaide évidemment pour une coopération entre les différents acteurs publics et privés...
De leur côté, les AD66 tiennent à préciser qu'elle effectuent gratuitement les recherches relatives aux internements dans les camps : "Il suffit de nous envoyer une demande par courrier ou courriel en précisant les noms, prénoms, date et lieu de naissance de la personne recherchée".
Bonsoir,
C'est une situation délicate...
Mais c'est peut-être à cause de ce genre de situations que la loi sur la réutilisation des archives "culturelles" ne risque pas d'avancer en faveur des généalogistes.
Dommage...
Alexis
Rédigé par : twitter.com/alexisamand | 26 avril 2010 à 22:23