Le directeur général des Patrimoines, l'homme qui a la tutelle sur les archives, les musées, l’architecture, le patrimoine monumental et archéologique livrait il y a quelques jours à La Revue Française de Généalogie sa vision sur le Grand emprunt. Pour Philippe Bélaval, "les archives ne sont pas exclues de l'enveloppe des 750 millions d'euros annoncée. Elles vont devoir travailler avec la BnF pour l'écrit et l'INA pour les photos, cartes et plans". Mais pour accéder au financement, les projets liés aux archives devront bien entendu en respecter l'esprit : "Beaucoup de services, n'ayant pas compris cette nouvelle logique pensent que l'on va numériser à tout vat, tout de suite. En matière d’archives, c’est loin d’être évident (...) Avec le grand emprunt, il n’est pas prévu que le détenteur de fonds passe directement des commandes. Il doit passer un accord avec une société privée sur un projet qui doit produire des recettes. Ce n'est pas de la subvention, mais de la prise de participation de l'État dans un projet commercial. Il y a un effet démultiplicateur attendu sur l'économie et l'emploi".
Des projets commerciaux, oui. Mais dans le respect des grands équilibres, affirme Philippe Bélaval : "Mon souci n'est pas celui de l'égibilité des archives au grand emprunt, mais quels projets et quelle influence aura ce nouveau mode de fonctionnement sur les règles d'accès aux archives. Le ministère doit veiller à ce que cela ne se traduise pas par une forme de privatisation de l'accès aux fonds : le système ne doit pas perturber l'équilibre d'accès aux données publiques, parmi lesquelles la gratuité est un aspect essentiel".
Il y aura donc des règles, poursuit-il : "Il ne faut pas que la nouvelle donne vienne remettre en cause les valeurs de l’archive républicaine, et notamment la gratuité de l’accès aux archives. Il y a une nouvelle réflexion, je ne la récuse pas, mais il ne faut pas oublier l'essentiel : accéder dans le respect de la loi, librement aux archives. C'est un point essentiel, consubstantiel du lien Nation-Archives. Je serai vigilant dans la conduite de ce dossier" (...)
La suite de cette interview est à lire dans le numéro de juin-juillet 2010 de La Revue Française de Généalogie (en kiosque à partir du 2 juin).
Photo : Charles Hervis
C'est notre passé, cela nous appartient, nous avons le droit d'y accéder, c'est notre histoire et l'histoire de la France, merci
Rédigé par : Nath | 13 mai 2010 à 01:01