La généalogie s'est invitée dans les débats de l'Assemblée Nationale. Trois députés, de tous bords politiques, qui avaient posé chacun une question au gouvernement sur les inquiétudes des généalogistes face au rapport Ory-Lavollée, ont reçu une réponse commune au Journal Officiel du 22 juin. Une réponse qui ne va pas vraiment les contenter, puisque le ministère de la Culture se contente de renvoyer les députés vers les Départements...
Ainsi, Delphine Batho, députée socialiste des Deux-Sèvres, dénonçait les "licences payantes (...) susceptibles de porter atteinte à une pratique courante chez les généalogistes qui est le partage et l'entraide". Marguerite Lamour, députée UMP du Finistère s'inquiétait, elle, des "propositions de la commission Ory-Lavolée sur la réutilisation des données d'archives publiques, notamment des licences payantes qui rendraient payant l'accès aux informations et empêcheraient la poursuite des projets d'entraide et de partage des archives".
Enfin, dans sa question écrite, Peiro Germinal député socialiste de Dordogne attirait l'attention de Frédéric Mitterrand sur le cas des archives du Calvados et de Meurthe-et-Moselle imposant "un péage qui n'est pas symbolique. Ce péage de 2 euros est très onéreux (...) et nombre de généalogistes craignent que cette initiative ne se généralise, rendant impossible la poursuite des recherches". Aussi Peiro Germinal aimerait savoir "pourquoi certains conseils généraux imposent ce péage et d'autres non, et si ce péage est autorisé par le ministère".
Dans sa réponse, le ministère de la Culture et de la communication écarte les deux premières questions et pour la troisième, se contente de renvoyer les mécontents devant les Départements :"les collectivités territoriales s'administrent librement (...) et si certains départements (...) rendent payant l'accès au site Internet de leur service départemental d'archives, cela résulte d'une délibération". Car "dans le respect de la Constitution, le Gouvernement ne peut imposer une mise en ligne gratuite".
Seul élément intéressant de cette réponse, le gouvernement fait savoir qu'il n'impose finalement qu'une seule condition à ses "aides au financement pour la numérisation de leur patrimoine archivistique portant essentiellement sur des projets axés sur des sources généalogiques" : la mise en ligne des numérisations doit se faire dans un délai d'un an. Sinon, pas de subvention.
Parmi ceux qui voudraient réutiliser les archives publiques, une société commerciale dont, parmi les actionnaires minoritaires et membres du conseil d’administration de cette société, on retrouve Pierre Kosciuzko-Morizet, le frère de la ministre, fondateur et propriétaire de Priceminister.com, qu'il récemment vendu à la société japonaise rakuten pour 200 millions d'euros.
J. Blanc
http://jerome.blanc3.perso.sfr.fr
Rédigé par : Blanc | 26 juin 2010 à 12:12
Pour retrouver toutes les questions sur la question, le site NosDeputes.fr permet une navigation plus simple que le site de l'Assemblée: http://www.nosdeputes.fr/rechercher/questions/archives
Rédigé par : Romain | 25 juin 2010 à 14:25
Il ne s'agit pas de réponses des députés (c'est eux qui ont posé les questions) mais du ministre de la culture.
Rédigé par : Anatole | 24 juin 2010 à 18:53
Il semble malheureusement que nos députés n'aient pas compris grand chose au sujet et se soient contentés de copier-coller dans leurs réponses tout en mélangeant les différents problèmes.
Rédigé par : Zacharie | 24 juin 2010 à 10:33