Petit sujet d’été : les arbres généalogiques des personnages de fiction, sujet apparemment fantaisiste, mais qui n’en est pas moins intéressant à creuser…
Sujet très varié, avec d’un côté des arbres généalogiques extrêmement réalistes et précis, dont le prototype sera évidemment celui des Rougon-Macquart, de Zola qui, en s’inspirant de La comédie humaine de Balzac, a voulu étudier les tares héréditaires d'une famille sur cinq générations, depuis l'ancêtre Adélaïde Fouque (née en 1768) jusqu'à un enfant à naître (en 1874), fruit de la liaison incestueuse entre Pascal Rougon et sa nièce Clotilde.
Arbres généalogiques comme ceux des Boussardel, de Philippe Herriat, ou des Forsythe, de Galsworthy, ou encore plus récemment des Ewing, de la célèbre série télévisée américaine Dallas.
Mais avec aussi les généalogies des personnages de l’univers de la B.D. et du dessin animé, avec des arbres au profil longtemps très particuliers.Le monde la B.D. a en effet longtemps obéi à des règles généalogiques particulières, afin de proposer aux enfants des personnages dans lesquels ils pouvaient facilement se projeter. Le mariage y était de ce fait rare, de même que la filiation.
Mickey et Donald n’avaient que des fiancés, des neveux et des oncles, mais ni enfants ni parents. Pas même des frères et sœurs ; seulement des cousins. L’autorité de l’oncle est par principe moins contraignante que celle des parents et, bien mieux, l’oncle était parfois tuteuré par les neveu, comme c’est le cas de l’immature Donald.
Il en allait quasiment de même chez Tintin, dont on ignore tout de l’état civil, même s’il tuteure le capitaine Haddock et si le psychanalyste Serge Tisseron a étudié la vie en coulisses des personnages qui l’entourent.
Tout a récemment changé avec les créations contemporaines, à commencer par les incontournables Simpson, où les générations et la génération sont bel et bien là. Alors, si le cœur vous en dit, profitez du calme de l’été pour surfer dans des arbres imaginaires, que vous n’en trouverez pas moins sur Internet, qu’il s’agisse de :
- celui des Rougon-Macquart, à découvrir sur Wikipédia et sur le site Internet du département de Mathématiques de l'Université de Pise qui héberge l'arbre généalogique des Rougon-Macquart ;
- celui de la famille Donald, à consulter sur Wikipédia ;
- celui des Simpson, mis en ligne par L'Univers des Simpson.
Ce qui est intéressant, c'est que justement, en tout cas pour l'arbre généalogique Picsou, nous avons des liens uniquement avunculaires.
Si nous regardons bien : nous avons Donald et Daisy qui sont fiancés. Riri, Fifi et Loulou, les neveux de Donald sont aussi ceux de Daisy (la soeur de Donald a épousé le frère de Daisy au prénom inconnu). Les nièces de Daisy sont celles aussi de Donald par le biais des alliances (il est le fiancé de Daisy et elles sont les filles de la soeur de Daisy).
En regardant cet arbre généalogique-là, cela peut peut-être fonctionner pour d'autres, cela me fait penser à l'atome de parenté "inventé" par Claude Lévis-Strauss. Une structure de parenté, si simple soit-elle, ne peut jamais être construite à partir de la famille biologique composée du père, de la mère et de leurs enfants, mais elle implique toujours une relation d'alliance. Celle-ci résulte d'un fait paratiquement universel dans les sociétés humaines : pour qu'un homme obtienne une femme, il faut qu'elle lui soit cédée par un autre homme qui a vis-à-vis d'elle une position de père ou de frère. L'oncle maternel est le donneur de femme.
L'atome de parenté consiste en un mari, une femme, un enfant et un représentant du groupe dont le premier a reçu la seconde.
Dans l'arbre généalogique des Picsou / Duck, la relation avunculaire reste prédominante, constamment apparente. Nous avons un système quadrangulaire de relations : frère et soeur (X Duck et Daisy donnée à Donald ou Donald et Della Thelma donnée à X, frère de Daisy), mari et femme (ou fiancés dans le cas de Donald et Daisy), père et fils (X Duck et Riri, Fifi ou Loulou), oncle maternel et neveu (Donald Duck et Riri, Fifi et Loulou). Cela marche aussi si l'on s'intéresse à la relation entre Oncle Picsou et Donald.
Nous trouvons donc les trois relations constitutives de la parenté : consanguinité, alliance, filiation. Très classique mais très intéressante à étudier.
Rédigé par : Stéphane Cosson | 26 août 2010 à 20:04
Vous pouvez citer la très ennuyeuse et très insupportable généalogie du Seigneur des anneaux qui accompagne chaque personnage, ce qui m'a personnellement dégoutée de cet auteur et de ses romans.
Je ne retiens que Bilbo le Hobbit et le premier tome de la trilogie du Seigneur des anneaux (romans d'aventure et qualité d'évocation d'un monde imaginaire, facile à identifier avec l'Angleterre seule en guerre contre les nazis)
Rédigé par : Jennie | 21 août 2010 à 06:12
A voir également quelques autres Arbres originaux sur GeneaStar :
http://www.geneastar.org/liste.php3?categorie=3
Jérôme Galichon
Rédigé par : jerome galichon | 20 août 2010 à 18:54