Le 11 septembre 2009, jour de la pose de la première pierre du nouveau site des Archives Nationales à Pierrefitte-sur-Seine, il était difficile d'imaginer l'ampleur de cette construction. Aujourd'hui, il est beaucoup plus facile de matérialiser le concept dessiné par l'architecte Maximiliano Fuksas. Le bâtiment de grande hauteur est sorti de terre, ses satellites commencent à poindre leur nez, partout des ouvriers coulent le béton, transportent des matériaux, débutent l'isolation des toits en terrasse, installent les futurs magasins de stockage des archives.
Première surprise, le bâtiment principal est immense : 180 mètres de long sur 42 mètres de large sur une hauteur de 10 étages. La future salle de lecture dotée de 320 places a des allures de cathédrales. Ses piliers de béton, colossaux, doivent supporter des charges énormes, le poids de deux siècles d'archives, depuis la Révolution jusqu'à nos jours. Ils sont enfouis profondément dans le sol, leurs racines vont jusqu'à trente mètres pour atteindre la couche de calcaire. Un tour sur la terrasse (qui sera hélas fermée au public), après 10 volées d'escaliers, montre la masse du bâtiment et surtout sa hauteur : la vue sur toute la région parisienne est saisissante.
Deuxième surprise, des centaines de petites fenêtres percent les façades, alors que les plans ne font pas mention d'autres ouvertures que celles des salles de lecture. Normal, ces ouvertures sont provisoires, destinées à sécher parfaitement le béton de chacun des 220 magasins de stockage (200 m2 chacun). Une fois l'humidité partie, ces fenêtres seront bouchées, inertie thermique oblige, mais les façades opaques seront agrémentées d'une trame en losanges rendant moins austère l'allure générale de cet antre de la conservation d'archives.
Aucun doute, le plus gros chantier des Archives de France depuis la construction du CARAN avance à grands pas. La livraison est prévue dans un an exactement. Mais l'ouverture au public est programmée un an plus tard, début 2013, après des mois de déménagement d'archives entre les trois sites des Archives Nationales, Paris, Fontainebleau et Pierrefitte. Un chantier "sans précédent", comme l'indique Isabelle Neuschwander, la directrice, dans le numéro 191 de la Revue Française de Généalogie, actuellement en kiosque. A suivre également en direct sur la Webcam du site.
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