Alors que nos ancêtres du 17e siècle naissaient majoritairement entre janvier et avril, la saisonnalité des naissances a aujourd’hui disparu et il ne reste qu’un pic d’accouchements à la fin septembre, lié aux conceptions du Nouvel An, selon une étude publiée par l’Institut national d’études démographiques (Ined).
Au 17e siècle, il naissait près de deux fois plus d’enfants en mars qu’en juin ! Le surplus de conceptions en mai-juin avait déjà été observé par les contemporains, mais ils l’attribuaient au printemps et au réchauffement des températures. Il était lié en réalité à la plus grande fréquence des mariages au printemps et aux interdits religieux, les rapports sexuels étant proscrits pendant le Carême et l’Avent.
Aux 19e et 20e siècles, le pic des naissances se décale vers le printemps, correspondant à des conceptions en été. Trois raisons à cela, expliquent les auteurs de l’étude, Arnaud Régnier-Loilier et Jean-Marc Rohrbasser : une moindre observance des préceptes religieux, des mariages plus nombreux en juillet et l’instauration, en 1936, des congés payés qui amène un pic de conceptions en été.
Depuis les années 1970 et la généralisation de la contraception, les fluctuations se sont tassées et le pic des naissances s’est déplacé de mai à septembre.
Souhaitant accoucher au printemps pour cumuler son congé maternité avec les vacances d’été, la femme moderne arrête souvent sa contraception en juillet-août mais il faut généralement plusieurs mois pour concevoir, ce qui explique le surplus de naissances à l’automne. A cela s’ajoute l’effet Nouvel An : il y a deux fois plus de conceptions à la Saint-Sylvestre qu’en temps normal. "Les couples cherchant à concevoir sont alors plus nombreux à être réunis et s’ajoute à cela une moindre vigilance contraceptive pour les autres", écrivent les auteurs. Compte tenu d’une gestation moyenne de 265 jours, c’est donc le 23 septembre qu’on observe aujourd’hui le plus grand nombre de naissances.
Image extraite du documentaire "Mémoires d'un bébé" produit par Cinétévé
Bonjour. L'étude de l'Ined à laquelle renvoie mon article évoque une recrudescence des mariages en mai-juin après le carême, et plus loin parle d'un pic des mariages en mai. Ce serait à vérifier avec des données chiffrées, mais a priori les chercheurs de l'Ined font un travail sérieux !
Rédigé par : Véronique Tison | 31 janvier 2011 à 12:41
Pas de réponse à mon message précédent : ma question est idiote, ou bien ?
Rédigé par : CC | 28 janvier 2011 à 15:39
Bonjour,
au XVIIe siècle, il y avait une "plus grande fréquence des mariages au printemps" ?
Je pensais que la saison privilégiée était plutôt l'hiver ?
D'avance, merci pour votre réponse et vos lumières
Rédigé par : CC | 26 janvier 2011 à 16:55