Depuis quelques semaines, le musée Carnavalet consacre une exposition originale, "Voyage en capitale, Louis Vuitton et Paris" à la maroquinerie du même nom, l’un des emblèmes du luxe français.
La maison Louis Vuitton a aujourd’hui plus de 150 ans d’existence puisqu’elle a été fondée en 1854.
Son créateur, Louis Vuitton, dont elle a conservé les nom et prénom, était originaire d’Anchay, dans le Jura, où il est né le 4 août 1821. Les origines de la famille Vuitton, dont le nom est aussi orthographié Vuiton, sont établies en Franche-Comté depuis le 17e siècle au moins. A l’âge de 10 ans, Louis perd sa mère, Marie Coronnée Gaillard. Orphelin et issu d’une famille modeste – son père, François Xavier était meunier et menuisier -, il "monte" à Paris vers 1837, date à laquelle il devient apprenti chez Maréchal, « layetier » (fabricant de caisses de rangement en bois) au faubourg Saint-Honoré.
En 1854, il décide de fonder sa propre boutique qu’il installe rue Neuve-des-Capucines (devenue la rue des Capucines). Il invente alors la malle plate, bien plus commode à empiler que les traditionnels coffres et malles utilisés jusque là. Déjà fort apprécié pour la qualité de son travail, il fabrique alors les malles de l’impératrice Eugénie.
Le 22 avril de la même année, il épouse à Créteil Clémence Emilie Parriaux. Deux témoins sont des Vuitton, Laurent Marie et Constant qui exerce à l’époque la profession d’"emballeur", terme souvent associé à celui de « layetier » et désignant les anciens maroquiniers qui fabriquaient les malles. Cette activité semble donc avoir exercé une certaine attraction sur la famille Vuitton.
Louis et son épouse auront au moins deux enfants, dont Georges Ferreol, né le 13 juillet 1857, qui deviendra son successeur. C’est lui inventa en 1896 le célèbre monogramme reprenant les initiales de son père, pour, à sa manière, lutter déjà contre la contrefaçon.
En 1859, la famille s’installe à Asnières, dans les Hauts-de-Seine, ville dont l’état civil recèle jusqu’au 20ème siècle plusieurs actes concernant les descendants. Une rue y porte aujourd’hui le nom de Louis Vuitton. La maison familiale qui s’y trouve au numéro 18 est devenue un musée de la marque que l’on peut visiter sur rendez-vous.
Le succès de l’entreprise est tel que Louis Vuitton ouvre, quatre ans avant sa mort survenue en 1892, une première boutique à l’étranger : ce sera celle de Londres, située sur Oxford Street.
Plusieurs descendants auront ensuite à cœur de maintenir le succès et d’assurer le développement de l’entreprise fondée par leur ancêtre : Gaston-Louis (1883-1970), fils de Georges Ferreol et petit-fils de Louis ; ses enfants, Claude-Louis et Odile, épouse de Henri Récamier qui présidera un temps à la destinée de la maison. La société Louis Vuitton restera dans le giron familial jusqu’en 1977, année où elle intègre, aux côtés de Moët-Hennessy, le désormais célèbre groupe LVMH.
On trouve dans l’état civil parisien du 19ème siècle une autre branche Vuitton, descendant du deuxième mariage du père de Louis Vuitton, fondateur de la marque. Elle est issue de Joseph Armand Timoléon Vuitton, demi-frère de Louis, qui exerçait la profession de menuisier, comme leur père, François Xavier.
Un membre de la famille Vuitton, Frédéric Marie, lui aussi "layetier-emballeur", a vécu au Havre où son père, Laurent Marie Vuitton est décédé le 6 août 1884, à l’âge de 91 ans. Domicilié à Paris lors de son décès, il était, comme Louis, né dans le Jura, à Villette, le 30 novembre 1791. Fils d’un cultivateur, Jean Joseph Vuitton, et de Marie Claudine Petitjean, il s’était marié à Versailles le 19 décembre 1820, avec Augustine Marguerite Edmée Collet. Leur fils, Frédéric Marie, y est né également quelques mois plus tard.
Laurent Marie fut l’un des deux témoins de Louis Vuitton lors de son mariage en 1854. Laurent y était présenté comme "beau-frère de l’époux"…
Si la saga Vuitton et l’art du voyage élégant vous intéressent, vous pouvez visiter l’exposition jusqu’au 27 février 2011.
Pour davantage d’informations sur la famille Vuitton et ses ramifications, on pourra consulter les arbres déposés sur Généanet, notamment les informations données par Paul Darbois, ainsi que l’article de Luc Antonini (Les Vuitton, Gé-Magazine n°254, décembre 2005). Laurence Abensur-Hazan.
Crédit photo : Collection Louis Vuitton / Antoine Jarrier
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