En guise de suite à notre sélection d'hier, voici quelques paroles entendues lors de la Journée d'étude de l'Association des archivistes français (AAF).
Xavier de la Selle, président de l'AAF
- La réutilisation des données publiques nous pose à la fois des questions sur l'aspect marchand, mais aussi sur l'aspect sociétal. Sur ces deux aspects, notre position n'est pas de défendre un pré carré, mais d'apporter notre réflexion.
Xavier Crouan, directeur de l'information numérique de Rennes
- Rennes a décidé de rendre accessible gratuitement toutes ses données numériques, cela va de l'horaire des bus jusqu'aux données géographiques et statistiques. Personne n'achetait ces données quand elles étaient payantes. Nous avons généré de nouveaux usages et même créé une activité économique avec un retour sur investissement de l'ordre d'un million d'euros.
Bruno Ory-Lavollée, auteur du rapport "Partageons notre patrimoine"
- La frontière entre le gratuit et le payant ressemblera à la côte bretonne. Elle est très découpée, elle change de profil chaque heure. C'est typiquement le lieu où il faut faire preuve de grand pragmatisme tout en gardant une vision claire de ses objectifs et des contraintes essentielles.
- La défense de la vie privée menée par les archivistes est très juste et illustre bien le fait qu'il est important qu'un certain nombre de valeurs ne change pas.
- Notre génération vit une révolution numérique, comme les générations précédentes ont vécu la révolution de l'automobile ou de l'aviation. Dans toute révolution, il y a ceux qui sont avance, ceux qui sont dedans et ceux qui sont en retard. Ceux en avant sont souvent les gagnants.
- Les archivistes doient laisser faire à des tiers ce qu'ils ne savent pas faire eux même. Les licences servent de garde-fou.
Cyril Longin, directeur des Archives municipales de Saint-Etienne
- Il y a un principe d'égalité à respecter. On ne peut pas faire une réponse selon la qualité du demandeur, particulier, association, ou entreprise. Une association peut très bien avoir une activité lucrative et rentrer dans ce cas dans le cadre de la licence payante.
- Fixer une redevance à 1 € la vue, c'est l'assurance de perdre en cas de recours au tribunal administratif. Mais même à 2 centimes la vue, les entreprises de généalogie trouvent cela trop cher !
Pascale Verdier, directrice des Archives départementales du Bas-Rhin
Je ne comprends pas pourquoi les réutilisateurs exigent nos bases de données avec nos images pour les triturer. Mais je ne suis pas contre une indexation avec un lien pour arriver sur l'image originale du site Web des archives.
Clotilde de Mersan, directrice du développement à l’international d’Ancestry Europe :
- Les tarifs des licences doivent être encadrés. Si l'on se réfère à la loi, c'est normalement le seul coût de la mise à disposition. Sur quelles bases ont été faits les calculs ? A 10 ou 11 centimes la vue pour un recensement de 100.000 vues, il y a une réflexion stratégique sur la présence de notre société sur le territoire français.
Jean-François Pellan, vice-président de la Fédération française de généalogie
- Quand une association fait 10 à 15.000 euros de recettes par an en revendant ses relevés, même le fisc ne considère pas que c'est commercial et cela échappe à la TVA. Il ne faut pas être plus royaliste que le fisc. Les associations de généalogie ne veulent pas être enfermées dans un carcan par les acteurs culturels à cause du secteur commercial.
Edouard Bouyé, directeur des Archives départementales du Cantal
- L'indexation collaborative libre que nous avons mise en place dans le Cantal, c'est permettre à tout le monde, sans s'identifier, de participer au travail d'indexation des actes de l'état civil. Il y a 600 à 700 indexations réalisées chaque jour. Quelle est la régulation ? Tout le monde peut contester une indexation, mais en dernier recours, c'est le service public qui décide. Avec ce système, chacun peut devenir acteur et le travail de chacun profite à tous. On est loin des acteurs de l'indexation qui ne connaissent pas le français.
Michel Sémentery, président de la Fédération française de généalogie
- Si les généalogistes n'avaient pas été là, il n'aurait pas été aussi facile d'obtenir des nouveaux bâtiments d'archives dans beaucoup de départements.
Photo : Bruno Ory-Lavollée et Elisabeth Verry, directrice des Archives départementales du Maine-et-Loire.
Je rejoins le commentaire précédent. Mon Dieu ! Quelle menace pèse sur nos têtes ! Ancestry pourrait être contraint de revoir son implantation en France ! Le niveau d'argumentation de madame Mersan semble des plus bas.
Rédigé par : Gégé | 16 mars 2011 à 20:40
Quelle terrible nouvelle... ancestry pourrait remettre en cause sa présence en France ? Les généalogistes s'en remettront-ils ?
Rédigé par : Max la menace | 16 mars 2011 à 12:17