Le portail internet des Archives de Haute-Savoie propose un nouveau module de recherche dans les mappes sardes. Les mappes sardes sont des plans de parcelles réalisés au début du XVIIIe siècle et constituent l'un des plus anciens cadastres d'Europe. La taille des plans parcellaires de Haute-Savoie est variable et peut prendre d'énormes proportions, les plus petits mesurent quelques m2, la plus grande 66 m2 !
L'intérêt de leur présence sur le portail Web des archives est double . D'une part ces plans restituent une vue géographique très appréciable de la situation d'un lieu à partir de 1728. D'autre part, ces plans sont accompagnés de différents registres qui fournissent des descriptions très détaillées de chaque parcelle : noms et statuts des propriétaires, superficies et natures de terrain, ressources disponibles... Et toutes ces informations ont été indexées, ce qui ouvre la voie à des recherches historiques, généalogiques, sociales, localisables en quelques clics sur la cartographie actuelle.
Au premier abord, l'usager ne réalise pas l'énorme travail réalisé : il s'agit ni plus ni moins de la vectorisation de chaque mappes, c'est à dire que chaque information, chaque point géographique a été repéré et peut être visualisé comme un calque sur une carte géographique actuelle, en l'occurence celle proposée par Google. Et pour ceux qui veulent absolument voir la carte originale, c'est possible en un clic qui ouvre la visionneuse. Le fichier image s'ouvra dans une nouvelle fenêtre. Attention, il pèse assez lourd et s'ouvre généralement en plusieurs secondes, voire minutes pour ceux ne disposant pas d'une connexion rapide.
Une présentation du nouveau module a été faite
sur le blog du prestataire Naoned qui l'a réalisé et que nous résumons ici.
Un formulaire de recherche est composé de huit champs : commune actuelle, nom du propriétaire, son statut (bourgeois, ecclésiastique, forain, noble, etc.), mas (lieux-dits), type de terrain (bois, champ, pré, marais, etc.), nature du terrain (allée, arbre, rocaille, maison, etc.), estime (nature des ressources présentes : avoine, froment, vin, etc.) et enfin numéro de parcelle.
Un premier niveau de recherche renvoie la liste de toutes les mappes sardes contenant des parcelles répondant aux critères. Il est alors possible d’afficher la mappe dans le visualiseur, ou de lancer le deuxième niveau de recherche, avec les même critères, mais uniquement dans la mappe sélectionnée. L'affichage de chaque mappe se fait en deux types différents. L'affichage par tableau affiche un premier niveau d’information sur les parcelles. Il est également possible de la localiser précisément sur la carte. Cet affichage présente les principales informations sur les parcelles (propriétaire, superficie…) et propose, pour chacune des parcelles, un lien vers sa localisation sur la carte. L’affichage sur la carte Google est une représentation des parcelles recherchées. Il fait ressortir toutes les parcelles résultats dans la mappe. Elles sont différenciées par la couleur de fond en fonction du type de terrain. Un clic sur l’une des parcelles affiche le reste des informations.
Que dire de cette réalisation, sinon qu'elle bouleverse la recherche généalogique en Haute-Savoie ? Cette intégration des données comme les noms mais aussi les lieux et les informations fiscales (avec le fameux "degré de bonté" qui est le taux d'imposition !) ouvre de nouvelles perspectives, élargit l'horizon. Cela préfigure d'autres débouchés en utilisant le même genre de technique : par exemple, pourquoi ne pas imaginer la carte des recensements, associée à celle des notaires et des successions ?
Des initiatives géniales comme celles-ci sont l'avenir des sites d'archives. Puisque toutes ces technologies existent et fonctionnent, pourquoi ne pas les utiliser afin que cela serve efficacement aux généalogistes et aux historiens. C'est ce que je me dis souvent en voyant le nombre de metteurs en ligne d'archives aux idées rétrogrades qui vont mettre à dispo un registre terrier de 1500 pages ou des registres d'amirauté énormes sans aucun descriptif ni indications du contenu, pas de possibilité d'indexation collaborative...autant dire des documents inutilisables à moins que l'internaute soit franchement maso pour feuilleter les 2000 pages du document en espérant trouver ce qu'il cherche. J'espère aussi que cela donnera des idées aux autres (mais j'en doute)
Rédigé par : Pernelle Monjault | 04 avril 2015 à 11:46
Belle Initiative,
J'espère que vous influencerez d'autres départements.
Cordialement.
Rédigé par : Jason Bourel (Dpt 59) | 03 avril 2015 à 18:25