Vous vous intéressez au gouvernement général de l'Afrique Equatoriale Française, l'AEF que l'on oppose souvent à l'AOF, Afrique Occidentale Française ? Vous pouvez désormais retrouver beaucoup d'informations sur les archives conservées en Afrique en consultant le site des Archives coloniales de Brazzaville. L'AEF était un espace colonial français formant un ensemble de quatre colonies autour du Gabon, du Moyen-Congo (dont une partie correspond au Gabon, une autre à l'actuelle République du Congo), du Tchad et de l'Oubangui-Chari qui est l'actuelle République centrafricaine. Cet espace grand comme cinq fois la France était administré par un gouverneur (ou haut-commissaire selon les périodes) qui siégeait à Brazzaville. Ce gouvernement local avait évidemment un fonctionnement administratif et a produit de nombreuses archives.
Après l'indépendance des anciennes colonies en 1960, la question des archives a été "tranchée" en séparant les fonds en deux parties. Les archives dites de souveraineté ont été rapatriées par la France à Aix-en-Provence aux Archives nationales d'Outre-Mer. Les archives dites de gestion ont été conservées sur place, gérées par les Archives nationales du Congo. C'est cette partie qui est décrite sur le site Web de l'AEF avec la précision que la ligne de partage entre ce qui devait rentrer en France et ce qui devait rester sur place n'a finalement pas été aussi nette, des archives qualifiables de souveraineté comme certains documents du cabinet du gouverneur général s’avèrent conservées à Brazzaville.
Pour en savoir plus sur cette histoire étonnante d'archives, rendez-vous sur le portail de l'AEF qui présente une sélection de dossiers donnant un échantillon de la richesse des archives coloniales de l’Afrique Équatoriale Française présentes à Brazzaville. Certaines pièces ont été numérisées, ainsi, les généalogistes consulteront avec beaucoup d'intérêt la généalogie de la famille Ilo, descendant de Makoko Ier, roi ayant conclu le traité avec Savorgnan de Brazza et les courriers administratifs attestant du pragmatisme -voire du cynisme- des autorités françaises dans leur gestion de la colonie et les relations avec ses chefs. Un autre dossier vient rappeler que Brazzaville fut la capitale de la France libre entre 1940 et 1942 où De Gaulle forgea les prémices de sa politique africaine qui aboutit à la Conférence de Brazzaville en 1944. On y parle aussi des tribunaux indigènes, de l'action du Dr Schweitzer, de vaccination, des champs de pétrole...
Les archives de l'AEF ont fait l'objet d'un travail archivistique remarquable et des inventaires ont été réalisés téléchargeables en PDF. Elles se composent de trois ensembles : le fonds du gouvernement général (à télécharger ici 32 Mo), le fonds de l’Inspection générale de l’Enseignement (à télécharger ici 26 Mo) et la bibliothèque de documentation (inaccessible pour raisons matérielles). Le site Web des archives de l'AEF permet de mettre la lumière sur un patrimoine d'archives méconnu. Même si l'accès aux archives pose évidemment la question de se rendre sur place. En l'attente de la construction d'un nouveau centre, les chercheurs sont accueillis à Brazzaville sur un site temporaire.
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