Depuis trois ans, les jeunes parents ont la possibilité d’adopter, pour leur nouveau né, un nom double composé des patronymes du père et de la mère ou tout simplement le nom du père ou de la mère. Mais la loi Gouzes fait peu d’adeptes. Les premières constations établies en juin 2006 par La Revue française de Généalogie se confirment. Delphine de Mallevoüe revient sur ce "fiasco" dans Le Figaro du 5 janvier 2008, à l’aide de plusieurs témoignages :
Pour Hélène, fonctionnaire détachée au bureau d'état civil de la clinique des Sœurs franciscaines de Versailles, "les gens pensent au micmac pour les générations d'après, à ce qui se passera quand leurs enfants se marieront et/ou donneront naissance à leur tour, à ce que deviendra l'unité de la famille". […] Pour Xavier Guillemot, directeur d'un cabinet de généalogie à Lorient, "la tradition du nom du père, selon le droit latin, est encore si ancrée en France qu'elle n'est pas près de changer".
Des parents, non mariés, peuvent trouver intérêt à cette double filiation. Mais ils semblent bien les seuls : "A croire que cette loi a juste été faite pour compliquer le quotidien des notaires, des officiers de l’état civil et des généalogistes", ironise un fonctionnaire de l’état civil interrogé par le quotidien.
Mêmes constats au Québec où la loi est plus ancienne. Catherine Handfield, journaliste à La Presse donne les derniers chiffres :
Alors que 21 % des nouveau-nés portaient un nom de famille composé en 1992, cette proportion a chuté à 12 % en 2005, selon l’Institut de la statistique du Canada. Et la descente semble se poursuivre pour la cuvée 2007. Des 475 enfants du Cahier des bébés 2007 publié dans La Presse de samedi, à peine 9 % portaient deux noms !
Sa consœur Lysiane Gagnon voit dans cette tendance "un retour au bon sens". Dans un billet publié dans le même journal, cette journaliste canadienne, connue pour ses chroniques en faveur du féminisme défend le choix du nom du père :
Pourquoi donner à un enfant le patronyme de son grand-père maternel plutôt que de reconnaître pleinement son géniteur? Choisir le nom du père permet à l'homme de confirmer sa paternité aux yeux de la société. C'est une reconnaissance symbolique dont les femmes n'ont pas besoin, elles qui ont porté l'enfant et lui ont donné naissance. Mais alors que la filiation maternelle a toujours été évidente, jusqu'à l'invention des tests d'ADN, rien ne garantissait aux hommes que l'enfant était bien le leur. Ce choix qui permet à l'homme d'afficher sa paternité renforce en même temps le lien qui l'unit à son enfant.
Il faut dire que tout est fait pour que l'on reste sur le nom du père.
C'est le nom par défaut si vous ne faite pas les bonnes démarches. Il faut vraiment être pro-actif pour donner les deux noms.
Ensuite, votre enfant à droit à -- (double tirer !!!) dans son nom. Et, oui, c'est le nom officiel, interdit de noter le nom avec un seul tiret.
Sinon, je vois pas en quoi ça complique la vie des généalogistes : vous ne vous intéressez pas aux mères et à leur famille ?? Mieux vaut deux infos qu'une seule, non ?
Demandez peut-être des conseils à vos collègues espagnols :-) Ils font ça depuis un bon bout de temps !
Rédigé par : faz | 03 février 2008 à 02:00