La généalogie est un loisir à la mode dans notre pays ; nous pouvons même parler d’engouement. Les associations fleurissent tout comme les sites internet. Ce « passe-temps » (qui en demande beaucoup de temps justement !) a amené une foule d’amateurs. Et c’est à cette catégorie que s’adresse cette notice : quand et pourquoi a-t-on commencé à écrire des généalogies dans la France d’avant la Révolution ?
L'ouvrage de Germain Butaud et Valérie Piétri propose un regard d’historien sur les généalogies anciennes et leurs auteurs à travers l’étude de documents originaux. Ces deux maîtres de conférences en histoire relatent justement cette histoire depuis sa naissance au Moyen Âge.
A partir d’un plan très structuré, ils abordent la généalogie dans son intégralité. Dans un premier temps, ils parlent de l’évolution, de la mémoire familiale (orale tout d’abord) aux généalogies imprimées (des recueils aux nobiliaires). Puis ils analysent le rôle de la généalogie dans l’histoire (les digressions par exemple). Ensuite, ils abordent le rôle et les usages de la généalogie : arme politique (légitimer une lignée, revendiquer un pouvoir), défendre son statut, prouver sa noblesse, les pratiques juridiques (mariage et consanguinité, successions…).
Un chapitre est également consacré au profils de généalogistes : maisons religieuses, généalogistes du roi, amateurs. De ce fait, les auteurs décrivent le travail généalogique (sources, armoiries, réalisation du projet, partis pris et omissions). Enfin, ils finissent leur ouvrage sur les fables généalogiques et les falsifications, révélatrices de l’enjeu des origines. Un glossaire, une bibliographie et un index complètent cette excellente étude, qui incite à réfléchir sur notre propre motivation à réaliser notre généalogie.
Les enjeux de la généalogie XIIe-XVIIe siècle. Pouvoir et identité de Germain Butaud et Valérie Piétri, éditions Autrement, 2006, 299 pages, 20 €.
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