Le Québec est à la une cette année pour le 400e anniversaire de la création de la ville du même nom. Quoi de plus normal alors, pour une lecture d'été, de se plonger dans son histoire et en particulier dans sa langue.
En effet, les Québécois ont défendu avec vigueur leur spécificité linguistique (comme le rappelle l’introduction de l'ouvrage de Claire Armange) face à l’ogre anglophone ! Leur langue, panaché de mots de l’ancien français (avec leur prononciation) et d’apports nouveaux, a su résister et est devenue l’emblême de cette région. Ce petit dictionnaire insolite permet de jouer avec les mots et de découvrir moult expressions savoureuses, anciennes ou modernes. Des commentaires font mieux connaître les similitudes et les différences entre les langues de ces "cousins" des deux rives de l’Atlantique. L’éditeur précise que ce glossaire est loin dêtre exhaustif et a plutôt vocation de témoigner de la vigueur et de l’inventivité de cette langue.
J’ai pris plaisir à parcourir ces pages et à apprendre ce langage imagé : aboyer à la lune, avoir de la broue dans le toupet, avoir de l’eau dans la cave, avoir du front tout le tour de la tête, lâcher un wack, mouiller à boire debout, péter sa coche, mettre la musique dans le prélart, boucaner sans arrêt, et autres. Ce qui interpelle c’est le sens de ces expressions : elles ont gardé l’étymologie première du vocabulaire français, et donc nous devrions les comprendre tout de suite ; mais notre langue française a évolué et a changé le sens de beaucoup de nos mots. Un dictionnaire rafraichissant et hilarant ; bonne leçon de résistance à l’anglais, au contraire de notre langue.
Parlez-vous québécois ?, Claire Armange, éditions D’Orbestier, 2007, 166 pages, 9,50 €
Les commentaires récents