Le sujet des commémorations revient sur le tapis. Souvenez vous, GénéInfos l'avait relayé en mai dernier sous forme d'une question : Une seule commémoration fixée au 11 novembre ? La réponse est venue ces derniers jours de la bouche même du secrétaire d'état à la Défense et aux Anciens combattants : "Il n'y aura pas de Memorial Day à la française", pas de jour unique pour se souvenir des combattants de tous les conflits. Dans un entretien au quotidien La Croix (daté du 28 octobre 2008), Jean-Marie Bockel précise que "les grandes commémorations doivent être maintenues, et qu'il n'est pas question de regrouper le 11 novembre et le 8 mai".
La position est claire, elle vient cependant se heurter à une proposition de loi présentée par le député de la Meuse Jean-Louis Dumont, soucieux d'éviter "l'émiettement commémoratif qui amoindrit l’impact pédagogique des cérémonies". Le calendrier national français compte en effet neuf journées nationales :
- 2 novembre : journée nationale d’hommage aux morts pour la France et à leurs familles ;
- 11 novembre : fête de la Victoire et de la Paix, journée fériée et chômée ;
- dernier dimanche d’avril : journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation ;
- 5 décembre : journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie ;
- 8 mai : fête de la Victoire de 1945, journée fériée et chômée ;
- 8 juin : journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine ;
- 18 juin : journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi ;
- 16 juillet ou le dimanche suivant : journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France ;
- 25 septembre : journée nationale d’hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives.
Jean-Louis Dumont veut donc "conserver les cérémonies commémoratives susdites ainsi que celles du 19 mars et du 16 octobre pour ceux qui le souhaitent" et ne laisser sur le calendrier commémoratif français que deux journées nationales, fériées et chômées :
- le 8 mai, chute du nazisme, glorification des droits de l’homme et nécessaire vigilance envers les totalitarismes,
- le 11 novembre, journée de la mémoire combattante pour l’ensemble des générations du feu, incluant la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie et les interventions extérieures de la France depuis 1950.
L'exercice d'équilibriste de cette proposition de loi consiste donc à resserrer les dates, tout en ménageant la susceptibilité des nombreuses associations d'anciens combattants, sans oublier la question essentielle de l'intérêt du grand public pour ces commémorations. Dans ce contexte, le rapport de la commission menée par André Kaspi est très attendu. L'historien a réfléchi à l'avenir et à la modernisation des commémorations et célébrations publiques. Ses cogitations sont déjà sur le bureau du secrétaire d'état ; elles seront présentées "quelques jours après" le 11 novembre. Par souci d'apaisement ?
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