Un vieux débat agite les spécialistes : la généalogie est elle une science ou bien simplement une discipline auxiliaire ? A lire cet article publié en 1996 par deux chercheurs dans la revue Population sur la profondeur d'une généalogie, le doute n'est plus permis : c'est une vraie science ! Pour ceux qui aiment les maths, cet article explique que la généalogie sert souvent de support aux travaux de démographie historique ou de génétique. Et que dans ce cadre, il est nécessaire de disposer de véritable outils de mesure.
C'est ainsi que Marie-Hélène Cazes (INED - Institut National d'Etudes Démographiques) et Pierre Cazes (Université Paris-Dauphine), les auteurs de cette étude passent en revue les différents indicateurs généalogiques. Il y a l'indice de complétude qui mesure le nombre d'ancêtres trouvés par rapport au nombre d'ancêtres théoriques. Il y a aussi le fameux indice d'implexe qui mesure la consanguinité et s'intéresse donc aux ancêtres qui reviennent plusieurs fois dans une généalogie. Mais tout cela ne dit pas jusqu'à quel point une généalogie est remontée, car ces indices qualifient aussi bien une recherche sur 4 générations, soit 16 personnes mais avec seulement 11 retrouvées, qu'un arbre complet sur 8 générations avec les noms des 256 aïeux. Aussi nos deux savants se sont livrés à des calculs ahurissants de probabilité de gènes (à savourer pour les spécialistes), allant jusqu'à inventer un nouvel indice de profondeur généalogique. Si après cette démonstration, il se trouve encore des gens pour dire que la généalogie n'est qu'un vulgaire loisir...
NB : article en téléchargement ici en cas de maintenance du site Persée.
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