Aucun service d'archives n'est à l'abri des vols et de la mise en place de véritables filières de trafic de biens culturels. Car les archives ont de la valeur, bien sûr affective - comme aiment à le souligner les généalogistes - mais surtout financière. Pendant deux jours, les 20 et 21 novembre 2008, la direction des Archives de France anime un colloque aux Archives nationales du monde du travail sur le "vol et trafic illicite d'archives" (lire notre note du 30 septembre 2008). L'occasion de rappeler l'importance de la prévention et d'appeler à une véritable collaboration européenne pour faciliter la lutte contre le trafic.
En septembre, Culture Communication, le magazine du ministère de la Culture, évoquait trois grandes affaires qui ont marqué les années 2000. Dans ce numéro (disponible en format PDF), Florence Barreto évoque notamment le cas d'un Lillois qui a volé près de 60 000 documents en France et en Belgique :
Un citoyen français domicilié à Lille, est arrêté en flagrant délit de vol aux Archives nationales belges. Grâce à ses aveux, près de 65 000 documents sont saisis chez un marchand de vieux papiers de Liège qui a joué le rôle de receleur. Une première expertise permet d’identifier un grand nombre de pièces provenant des archives publiques françaises. Rapidement informés, les services juridiques du ministère de la Culture français portent plainte le 4 juillet suivant. L’enquête montrera que le voleur fréquentait depuis vingt ans les services d’archives français sous couvert de recherches généalogiques. Sur la base d’une comparaison entre les documents manquants dans les différents services visités par le voleur et une liste des documents saisis, la justice belge décide de restituer 27 450 documents à la France, et plus de 30 000 autres aux Archives belges.
Quand on parle d'actes de vandalisme, on pense rarement aux salles de lecture. Pourtant, sous prétexte de recherches généalogiques, les lecteurs se livrent parfois à de drôles de pratiques.
Photo : L'estampille sur cette lettre de Henri II à M. de Carbonnières de Chambéry a disparu. Le bas du document à gauche également déchiré portait la cote (affaire Lafont-Chignaguet).
Les commentaires récents